Résumé :
La quête d'absolu s'accorde mal aux convenances hypocrites en vigueur dans la haute société pétersbourgeoise de cette fin du XIXe siècle. Anna Karénine en fera la douloureuse expérience. Elle qui ne sait ni mentir ni tricher - l'antithèse d'une Bovary - ne peut ressentir qu'un profond mépris pour ceux qui condamnent au nom de la morale sa passion adultère. Et en premier lieu son mari, l'incarnation parfaite du monde auquel il appartient, lui plus soucieux des apparences que véritablement peiné par la trahison d'Anna. Le drame de cette femme intelligente, sensible et séduisante n'est pas d'avoir succombé à la passion dévorante que lui inspire le comte Vronski, mais de lui avoir tout sacrifié, elle, sa vie de femme, sa vie de mère. Vronski, finalement lassé, retrouvera les plaisirs de la vie mondaine. Dans son insondable solitude, Anna, qui ne peut paraître à ses côtés, aura pour seule arme l'humiliante jalousie pour faire vivre les derniers souffles d'un amour en perdition. Mais sa quête est vaine, c'est une "femme perdue".
Extrait :
Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon. Tout était sens dessus dessous dans la maison Oblonski. Prévenue que son mari entretenait une liaison avec l'ancienne institutrice française de leurs enfants, la princesse s'était refusée net à vivre sous le même toit que lui. Le tragique de cette situation, qui se prolongeait depuis tantôt trois jours, apparaissait dans toute son horreur tant aux époux eux-mêmes qu'aux autres habitants du logis. Tous, depuis les membres de la famille jusqu'aux domestiques, comprenaient que leur vie en commun n'avait plus de raison d'être ; tous se sentaient dorénavant plus étrangers l'un à l'autre que les hôtes fortuits d'une auberge.
La femme ne quittait plus ses appartements, le mari ne rentrait pas de la journée, les enfants couraient abandonnés de chambre en chambre ; après une prise de bec avec la femme de charge, la gouvernante anglaise avait écrit à une amie de lui chercher une autre place ; dès la veille à l'heure du dîner le chef s'était octroyé un congé ; le cocher et la fille de cuisine avaient demandé leur compte.
Le surlendemain de la brouille, le prince Stépane Arcadiévitch Oblonski - Stiva pour ses amis - se réveilla à huit heures, comme de coutume, mais dans son cabinet de travail, sur un divan de cuir et non plus dans la chambre à coucher conjugale. Désireux sans doute de prolonger son sommeil, il retourna mollement sur les ressorts du canapé son corps gras, bien soigné et, l'entourant de ses bras, il appuya la joue sur l'oreiller ; mais il se redressa d'un geste brusque et ouvrit définitivement les yeux.
Extrait du chapitre 1 de la première partie.
Mon avis :
AVIS A VENIR
Ma note :
13/20
Infos complémentaires :
Genre : Classique, Littérature russe
Editions : Folio (Classique)
Traduction : Henri Mongault
Date de parution : 2010
Traduction : Henri Mongault
Date de parution : 2010
Nombre de pages : 858
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