samedi 26 septembre 2020

Mamie Gangster | David Walliams



Résumé : 

Une fois de plus, Ben doit passer la soirée du vendredi chez sa grand-mère. Une grand-mère qui comme toutes les vieilles dames reste des journées durant assise dans un fauteuil à jouer au scrabble et à manger du chou, d’ailleurs, elle sent épouvantablement fort. Pourtant, un jour, Ben tombe sur un monceau de bijoux planqué dans la boîte à biscuits. 
Et si son assommante grand-mère cachait en fait une cambrioleuse de haut vol, prête à accomplir le plus spectaculaire des casses ?


Extrait : 

– Mais mamie est vraiment trooooop barbante, se lamenta Ben.
Cette conversation se déroulait en novembre, par un vendredi soir glacial. Le garçon, comme d’habitude, était affalé sur la banquette arrière de la voiture de ses parents. Et une fois de plus, il s’en allait dormir chez son assommante grand-mère.
– Barbante comme tous les vieux, ajouta-t-il.
– Ne parle pas comme ça de ta mamie, le gronda mollement son père, dont la bedaine s’écrasait contre le volant de leur petite auto marron.
– Mais je déteste aller chez elle ! Sa télé est cassée, elle ne pense qu’à jouer au Scrabble, et en plus elle sent le chou !
– Le petit n’a pas complètement tort sur ce coup-là : c’est vrai qu’elle sent le chou, confirma la mère de Ben en appliquant son rouge à lèvres.
– Tu ne m’aides pas, ma femme. À la limite, je veux bien admettre qu’elle dégage un léger fumet de légumes bouillis.
– Je ne pourrais pas plutôt venir avec vous ? J’adore ça, la danse machin-truc, mentit Ben.
– La danse de salon, le corrigea son père. Et non, tu n’aimes pas ça. Tu nous as déjà dit, je cite : « Plutôt manger mes crottes de nez que regarder ces âneries. »
Seulement voilà : les parents de Ben, eux, étaient des passionnés, des fanatiques de danse de salon. Il lui arrivait même de songer qu’ils adoraient la danse plus qu’ils ne l’aimaient, lui. Tous les samedis soir, ils regardaient à la télévision une émission intitulée Master Danse avec les Stars, qu’ils n’auraient manquée pour rien au monde. C’était un concours dans lequel des célébrités évoluaient en couple avec des danseurs de salon professionnels.
S’il y avait eu le feu chez eux, et si sa mère avait eu le choix entre sauver sa chaussure de claquettes dorée ayant appartenu à Flavio Flavioli (l’éternelle vedette de l’émission, un bellâtre italien, luisant et bronzé) et sauver son fils unique, Ben pensait qu’elle aurait probablement choisi la chaussure. Et ce soir, ses parents se rendaient dans une salle de spectacle pour assister à l’enregistrement en direct de Master Danse avec les Stars.
– Je ne comprends pas, Ben, que tu n’aies pas encore renoncé à ce rêve absurde de devenir plombier et que tu ne te lances pas dans une carrière de danseur professionnel, déclara sa mère. (Comme la voiture sautait sur un ralentisseur particulièrement efficace, elle eut la joue zébrée d’un grand trait de rouge à lèvres. Il faut dire qu’elle avait coutume de se maquiller en voiture ; c’est pourquoi elle arrivait souvent à destination avec une tête de clown.) Imagine, tu aurais peut-être une chance de passer un jour dans Master Danse ! ajouta-t-elle, visiblement émoustillée à cette idée.

Extrait du chapitre 1 : Un fumet de chou


Mon avis : 

Une lecture jeunesse rapide dont le style n'est pas sans rappeler les œuvres de Roald Dahl. C'était sympa mais sans plus, disons que la vision très tranchée, limite manichéenne du monde m'a semblé un peu lourde...

Je n'ai pas particulièrement aimé les personnages... Les parents sont imbuvables... J'ai beaucoup de mal avec l'idée d'imposer ses rêves à ses enfants (pas que dans la littérature hein...) et donc de retrouver ce thème dans ce livre n'a pas été l'expérience la plus plaisante... Le personnage principal est un peu lourd au début... oui on a compris que tu n'aimais pas les vieux et que ta grand-mère pue le chou... Venons-en à la grand-mère, c'est le seul personnage un peu nuancé et cool de ce roman, voilà, c'est tout ce que j'ai à dire. 

En soit, c'est pas une mauvaise histoire, c'est assez cool et mignon une fois dans l'action, mais je me suis un peu ennuyée au début et la morale culpabilisante de l'histoire m'a sérieusement gonflée... "Vous devez aller voir vos grands-parents ! C'est votre devoir en tant que petits-enfants"... bah non... si t'as pas envie d'aller les voir, c'est ton droit. Personne n'a à vous faire culpabiliser bis-à-vis de votre relation avec vos grands-parents ou de n'importe qui d'autre d'ailleurs... Je le trouve bien moins empreint de bons sentiments que Monsieur Kipu du même auteur...

Bon heureusement, le récit est ponctué de petites blagues rigolotes et, une fois lancé à la poursuite des joyaux de la couronne anglaise, l'histoire m'a bien plus plu (excepté la fin de cette péripétie, encore une fois).

Bref, lecture en demi-teinte qui, bien que pas mauvaise, présente quand même à mes yeux quelques problèmes...


Ma note :

13/20


Infos complémentaires :

Genre : Jeunesse, Humour
Editions : Albin Michel (Jeunesse - Witty)
Traduction : Valérie Le Plouhinec
Date de parution : 2013
Nombre de pages : 295

Vengeful | V. E. Schwab


Tome 2 de Villains

Résumé : 

Sydney once had Serena—beloved sister, betrayed enemy, powerful ally. But now she is alone, except for her thrice-dead dog, Dol, and then there's Victor, who thinks Sydney doesn't know about his most recent act of vengeance.

Victor himself is under the radar these days—being buried and re-animated can strike concern even if one has superhuman powers. But despite his own worries, his anger remains. And Eli Ever still has yet to pay for the evil he has done. 

Voici une traduction personnelle du résumé ci-dessus :

Autrefois, Sydney avait Serena, une sœur aimée, une ennemie trahie, une alliée puissante. Mais à présent, elle n'avait plus personne, excepté son chien, Dol, déjà mort trois fois. Puis il y a Victor qui croit que Sydney n'a pas connaissance de son acte de vengeance le plus récent.

Victor lui-même se faisait discret dernièrement, se retrouver enterré et ressuscité inquièterait n'importe qui, même un individu aux pouvoirs surnaturelles. Mais, malgré ses inquiétudes, sa colère persistait. Et Eli Ever devait toujours payer pour le mal qu'il avait fait.



Extrait : 

THE night Marcella died, she made her husband’s favorite dinner.
Not because it was a special occasion, but because it wasn’t—spontaneity, people insisted, was the secret to love. Marcella didn’t know if she believed all that, but she was willing to try her hand at a home-cooked meal. Nothing too fancy—a good steak, edges seared with black pepper, slow-baked sweet potatoes, a bottle of merlot.
But six o’clock came and went, and Marcus wasn’t home.
Marcella put the food in the oven to keep it warm, then checked her lipstick in the hall mirror. She freed her long black hair from its loose bun, then put it up again, teasing a few strands out before smoothing her A-line dress. People called her a natural beauty, but nature only went so far. The truth was, Marcella spent two hours in the gym six days a week, trimming and toning and stretching every lean muscle on her willowy five-foot-ten frame, and she never left her bedroom without her makeup expertly applied. It wasn’t easy, but neither was being married to Marcus Andover Riggins—better known as Marc the Shark, Tony Hutch’s right-hand man.
It wasn’t easy—but it was worth it.
Her mother liked to say she’d gone fishing and somehow bagged a great white. But what her mother didn’t understand was that Marcella had baited her hook with her prize in mind. And she’d caught exactly what she’d wanted.
Her cherry red heels clicked across the wood floor before being swallowed by the silk rug as she finished setting the table and lit each of the twenty-four tapers in the pair of iron candelabras that framed the door.
Marcus hated them, but for once Marcella didn’t care. She loved the candelabras, with their long stems and branching limbs—they looked like the kind of thing you’d find in a French chateau. They made the home feel luxurious. Made new money feel old.
She checked the time—seven, now—but resisted the urge to call. The fastest way to kill a flame was to smother it. Besides, if Marcus had business, then business always came first.
Marcella poured herself a glass of wine and leaned back against the counter, imagining his strong hands closing around someone’s throat. A head forced underwater, a jaw cracking sideways. Once he’d come home with blood on his hands and she’d fucked him right there on the marble island, the metal shaft of his gun still in its holster, the steel hard against her ribs.
People thought Marcella loved her husband in spite of his work. The truth was, she loved him because of it.

Voici une traduction personnelle de l'extrait ci-dessus :

La nuit de la mort de Marcella, elle avait préparé le repas préféré de son mari. Pas parce que c'était une occasion particulière, mais parce que ça ne l'était pas – la spontanéité, les gens insistaient là-dessus, était le secret d'un amour durable. Marcella ne savait pas si elle croyait à tout ça, mais elle était prête à essayer de cuisiner un repas. Rien de trop extravagant, un bon steak saisi, du poivre, des patates douces mijotées, une bouteille de merlot.
Mais six heures sonnèrent et passèrent, et Marcus n'était toujours pas rentré. Marcella mit la nourriture au four pour la garder au chaud, puis vérifia son rouge-à-lèvres dans le miroir de l'entrée. Elle lâcha ses longs cheveux noirs, défaisant son chignon, puis le refit, libérant une mèche par-ci par-là avant de lisser sa robe patineuse. Les gens la qualifiaient de beauté naturelle, mais la nature avait ses limites. À la vérité, Marcella passait deux heures à la salle de sport, six jours par semaine, à sculpter, tonifier et étirer chacun de ses muscles élancés de son svelte corps de presque un mètre quatre-vingts. De plus, elle ne quittait jamais sa chambre sans être soigneusement maquillée. Ce n'était pas simple, mais être mariée à Marcus Andover Riggins, plus connu sous le nom de Marc le Requin, le bras droit de Tony Hutch, ne l'était pas plus. 
Ce n'était pas simple, mais ça en valait la peine. 
Sa mère aimait dire qu'elle était partie pêcher et avait, on ne sait comment, attrapé un grand requin blanc. Mais ce que sa mère ignorait, c'est que Marcella avait appâté sa prise en toute connaissance de cause. Et elle avait attrapé exactement ce qu'elle voulait.
Ses talons rouge cerise cliquetèrent sur le parquet avant d'être étouffés par le tapis en soie pendant qu'elle finissait de mettre la table et d'allumer chacune des vingt-quatre chandelles de la paire de candélabres en fer forgé qui encadraient la porte.
Marcus les détestait, mais, pour une fois, Marcella s'en moquait. Elle adorait ces candélabres, avec ses longs pieds et ses branches ramifiées — ils ressemblaient à ceux qu'on pouvait trouver dans un château français. Grâce à eux, la maison paraissait somptueuse. Ils faisaient passer le couple de nouveaux riches pour des bourgeois de longue date. 
Elle regarda sa montre, sept heures passées. Elle résista l'envie pressante de l'appeler. La façon la plus rapide d'éteindre une flamme était de l'étouffer. En plus, si Marcus avait du travail, le travail passait toujours en premier.
Marcella se versa un verre de vin et, adossée au comptoir, imagina les mains puissantes de son mari se refermer autour de la gorge de quelqu'un. Une tête qu'on maintient sous l'eau, une mâchoire qu'on craque. Une fois, il était rentré les mains tâchées de sang et elle l'avait baisé juste là, sur l'îlot en marbre, le canon métallique de son pistolet toujours dans son holster, le métal dur contre ses côtes.
Les gens pensaient que Marcella aimait son mari malgré son travail.
La vérité c'était qu'elle l'aimait à cause de son travail.

Extrait de Genesis : six weeks ago : The merit suburbs


Mon avis : 

Une suite intéressante mais dont j'attendais un peu plus... Quelques points m'ont beaucoup plu mais d'autres, un peu moins...

J'avais beaucoup aimé les deux personnages principaux et rivaux du premier tome, Eli et Victor. Ils forment un duo de méchants redoutables mais passionnants. Cependant dans ce tome-ci, les personnages sont un peu trop nombreux selon moi... Ils auraient pu tous apporter quelque chose d'intéressant mais malheureusement certains personnages ne s'intègrent pas trop à l'histoire. Par exemple, on nous introduit un nouveau personnage, Marcella qui, au début, m'a semblé extrêmement prometteur... J'étais sûre que j'allais l'adorer ! Mais au final, ce personnage est juste méchant pour être méchant (contrairement à Victor et Eli, qui, bien que leurs actes soient monstrueux, cachent de nombreuses raisons les poussant à agir). En gros, la plupart des personnages sont complexes et nuancés mais pas Marcella... Par contre, j'aime toujours autant l'équipe qui accompagne Victor, je trouve ce groupe extrêmement attachant. (oui, je suis team Victor).

Sur l'histoire en elle-même, j'ai bien aimé qu'on en apprenne plus sur l'enfance, l'adolescence et la rencontre de nos deux personnages principaux. C'était vraiment intéressant ! Toutefois, j'ai eu un peu de mal à voir où l'autrice voulait nous mener, probablement dû aux trop nombreuses intrigues qui suivent chaque personnage.

Un autre point négatif pour moi dont j'ai pris conscience en lisant la chronique d'une autre blogueuse, c'est le manque de scènes où Eli et Victor sont réunis. Les autres personnages les éclipsent totalement alors qu'ils sont censés être les personnages principaux...

Bref, c'est pas un mauvais roman du tout mais ce n'est pas la suite que j'espérai pour cette saga.


Ma note :

15/20


Infos complémentaires :

Genre : Science-Fiction
Editions : Titan Books
Date de parution : 2018
Nombre de pages : 575

Une version française est disponible aux éditions Lumen, traduite par Sarah Dali, sortie en 2019.

Am Stram Gram | M. J. Arlidge


Tome 1 de Helen Grace

Résumé : 

Deux jeunes gens sont enlevés et séquestrés au fond d'une piscine vide dont il est impossible de s'échapper. À côté d'eux, un pistolet chargé d'une unique balle et un téléphone portable avec suffisamment de batterie pour délivrer un terrible message : « Vous devez tuer pour vivre. » Les jours passent, la faim et la soif s'intensifient, l'angoisse monte. Jusqu'à l'issue fatale.

Les enlèvements se répètent. Ce sont les crimes les plus pervers auxquels le commandant Helen Grace ait été confrontée. Si elle n'avait pas parlé avec les survivants traumatisés, elle ne pourrait pas y croire.

Helen connaît les côtés sombres de la nature humaine, y compris la sienne ; pourtant, cette affaire et ces victimes apparemment sans lien entre elles la laissent perplexe.

Rien ne sera plus terrifiant que la vérité.


Extrait : 


Sam dort. Je pourrais le tuer là, maintenant. Son visage n’est pas tourné vers moi : ce ne serait pas difficile. Se réveillerait-il si je bougeais ? Essaierait-il de m’arrêter ? Ou serait-il simplement soulagé que ce cauchemar finisse ?
Je ne peux pas penser des choses pareilles. Il faut que j’essaie de me rappeler ce qui est vrai, ce qui est bon. Mais quand on est prisonnier, les jours paraissent sans fin et l’espoir est le premier à mourir. Je me creuse la tête en quête de souvenirs joyeux susceptibles de repousser les idées noires : ils sont de plus en plus durs à convoquer.
Nous ne sommes là que depuis dix jours (onze ?), et pourtant la vie normale ressemble déjà à un souvenir lointain. On faisait du stop après un concert à Londres quand c’est arrivé. Il pleuvait des cordes, plusieurs voitures nous avaient déjà dépassés sans même nous jeter un regard. Trempés jusqu’aux os, on s’apprêtait à retourner à l’abri quand une camionnette a fini par s’arrêter. À l’intérieur, il faisait chaud, il faisait sec. On nous a offert du café venant d’une bouteille Thermos. Sa seule odeur a suffi à nous revigorer. Au goût, c’était encore meilleur. Nous n’avions pas conscience que ce serait notre dernière gorgée de liberté.
Quand je suis revenue à moi, j’avais la tête comme une casserole. Une croûte de sang sur les lèvres. Fini la camionnette douillette. J’étais dans un endroit glacial, obscur. Étais-je en train de rêver ? Derrière moi, un bruit m’a fait sursauter. Ce n’était que Sam qui se relevait en titubant.
On avait été dépouillés. Dépouillés et largués. Laborieusement, j’ai avancé en me tenant aux parois qui nous entouraient. Des carreaux froids, durs. J’ai percuté Sam et je l’ai étreint une seconde, inhalant cette odeur que j’aime tant. Cet instant passé, l’horreur de la situation nous a frappés.
On était dans une fosse à plongeon. Délaissée, mal aimée, elle avait été privée de ses plongeoirs, de ses panneaux, même de ses marches. Tout ce qui pouvait être récupéré l’avait été. Ne restait qu’un bassin profond et lisse, impossible à escalader.
Ce putain de monstre écoutait-il nos cris ? Probablement. Car quand on a fini par se taire, c’est arrivé. Un portable sonnait : durant une seconde merveilleuse, on a cru à l’arrivée des secours. Ensuite on a vu l’écran du téléphone éclairé sur le sol du bassin. Sam n’a pas bougé, alors j’ai couru. Pourquoi moi ? Pourquoi fallait-il toujours que ce soit moi ?
« Bonjour Amy. »
À l’autre bout du fil, la voix était déformée, inhumaine. J’avais envie d’implorer pitié, d’expliquer qu’il s’agissait d’une terrible erreur, mais le fait qu’on connaisse mon nom m’a vidée de toute conviction. Comme je ne répondais pas, la voix a enchaîné, implacable, froide :
« Est-ce que tu veux vivre ?
— Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous nous av…
— Est-ce que tu veux vivre ? »
Pendant une minute, impossible de répondre. Ma langue refuse de m’obéir. Ensuite :
« Oui.
— Par terre, à côté du téléphone, tu trouveras un flingue. Il y a une balle dedans. Pour Sam ou pour toi. C’est le prix de votre liberté. Vous devez tuer pour vivre. Est-ce que tu veux vivre, Amy ? »
Impossible de parler. J’ai envie de vomir.
« Alors, oui ou non ? »
On raccroche. Et là Sam demande :
« Qu’est-ce qu’ils ont dit ? »

Sam dort à côté de moi. Je pourrais le faire. Là, maintenant.


Extrait du chapitre 1


Mon avis : 

Bon... Je m'attendais à un thriller de dingue où l'on suivrait les victimes, devant faire face à des choix atroces, essayant de survivre et de trouver un moyen de s'échapper, comme le laissait penser la quatrième de couverture mais malheureusement ce n'est absolument pas le cas. D'où mon immense déception et ma totale incompréhension face à l'engouement des lecteurs pour ce roman.

On se retrouve à suivre Helen Grace, une inspectrice "badass" (non, c'est juste un concentré de clichés, cette nana) qui enquête donc sur ces disparitions où seul l'un des deux captifs ressort vivant et très légèrement traumatisé. On suit deux micro-secondes les captifs et ensuite on s'emmerde avec l'inspectrice. Et donc vous l'aurez compris, je me suis très clairement ennuyée... mais ennuyée... du début à la fin... et 436 pages d'ennui, c'est long... Alors vous allez vous dire, pourquoi qu'elle a pas abandonné ? Et bien j'avais l'espoir qu'il se passe enfin un truc un peu stylé... mais non !

Je n'ai apprécié aucun personnage et Helen Grace, personnage principal, m'a clairement gonflée, elle est insipide et super clichée : elle a un passé difficile et c'est une dure-à-cuire... Une vraie surprise ! Haha. Non.

Il y a une sorte de fausse tension créée par l'autrice avec le nombre de duos de kidnappés mais, pour moi, ça a eu l'effet inverse... trop de duos, donc répétitif, donc ennuyant... bien dommage... et surtout les huis-clos n'étaient pas assez développés et exploités.

Bref un gros flop, avec des personnages sans saveur, une quatrième de couverture qui nous fait miroiter une toute autre histoire et un manque d'action et de tension...


Ma note :

11/20


Infos complémentaires :

Genre : Policier, Thriller
Editions : France Loisir (publication originale chez 10/18)
Traduction : Elodie Leplat
Date de parution : 2016
Nombre de pages : 436

Hold My SFFF Challenge | Saison 2


Et c'est parti pour la saison 2 du meilleur challenge SFFF, créé et organisé par Charmant Petit Monstre et Pretty Rosemary. Chaque mois, une sélection de cinq livres nous est proposée autour d'un thème donné. On peut soit se tourner vers un de ces ouvrages soit piocher dans sa propre PAL pour trouver une œuvre en lien avec le thème du mois ! Petite nouveauté de cette année, les romans graphiques, BDs et mangas comptent ! On a aussi le droit à quatre rendez-vous au long de l'année, le temps d'un weekend pour binge-read et partager autour de nos lectures ! Le premier a lieu du 30 octobre au 1er novembre 2020. Et les suivants ont lieu du 29 au 31 janvier 2021, du 9 au 11 avril 2021 et du 25 au 27 juin 2021. L'ensemble du challenge se passe principalement sur le groupe Facebook Hold My SFFF Challenge, donc si tu veux échanger et être tenu au courant des sélections futures, rejoins-nous !

Je vais tenter de faire un update mensuel (j'ai peu d'espoir d'être "à l'heure" mais bon) dans lequel je parlerai de mes lectures du mois et de ma pal pour le prochain mois !



Le thème du mois de septembre est C'était mieux en livre "Touche pas à mon bouquin !" et la sélection est la suivante : 

  • Les robots - Isaac Asimov
  • Dune - Frank Herbert
  • Shining - Stephen King
  • Death Note - Tsugumi Ohba et Takeshi Obata
  • Harry Potter et la coupe de feu - J.K. Rowling

Ma PAL pour le thème du mois : 

Je voulais lire Les robots d'Isaac Asimov qui, en plus de vraiment me tenter, est plutôt court. Malheureusement pour moi, je n'ai que Nous les robots qui comportent l'entièreté des nouvelles sur les robots d'Asimov, donc une brique. Je ne pense pas que je vais réussir à le finir avant la fin du mois mais ayant lu plus de la moitié à l'heure actuelle (le 26 septembre), je considère quand même que j'ai réussi mon challenge ce mois-ci.
Je vais peut-être aussi lire un tome de Death Note, faut-il encore que je retrouve à quel tome je me suis arrêté et que je me souvienne de ce qui s'est passé...

vendredi 18 septembre 2020

Wundersmith : The Calling of Morrigan Crow | Jessica Townsend


Tome 2 de Nevermoor
ATTENTION PEUT CONTENIR DES SPOILS DU PREMIER TOME

Résumé : 

Morrigan Crow may have defeated her deadly curse, passed the dangerous trials and joined the mystical Wundrous Society, but her journey into Nevermoor and all its secrets has only just begun. And she is fast learning that not all magic is used for good.

Morrigan Crow has been invited to join the prestigious Wundrous Society, a place that promised her friendship, protection and belonging for life. She's hoping for an education full of wunder, imagination and discovery - but all the Society want to teach her is how evil Wundersmiths are. And someone is blackmailing Morrigan's unit, turning her last few loyal friends against her. Has Morrigan escaped from being the cursed child of Wintersea only to become the most hated figure in Nevermoor?

Worst of all, people have started to go missing. The fantastical city of Nevermoor, once a place of magic and safety, is now riddled with fear and suspicion...

Voici une traduction personnelle du résumé ci-dessus :

Morrigane Crow a peut-être bien vaincu sa malédiction, passé avec succès les dangereuses épreuves et rejoint la Société magique Wundrous, mais son voyage dans Nevermoor et tous ses secrets ne fait que commencer. Et elle apprend rapidement que toute la magie n'est pas utilisée dans le but de faire le bien.

Morrigane Crow a été invitée à rejoindre la prestigieuse Société Wundrous, un endroit qui lui promet des amis, une protection et un groupe auquel appartenir pour la vie. Elle espère recevoir une éducation pleine de wunder, de fantaisies et de découvertes – mais tout ce que la société tient à lui apprendre, c'est à quel point les Wundereurs sont mauvais. Et quelqu'un fait chanter l'équipe de Morrigane, lui mettant ses derniers amis loyaux à dos. Morrigane a-t-elle échappé à son destin d'enfant maudit de Wintersea pour devenir la personne la plus détestée de Nevermoor ?

Pire encore, des personnes ont commencé à disparaitre. La fantastique ville de Nevermoor, un lieu de magie et de sûreté, est à présent rongée par la peur et la méfiance.



Extrait : 

Morrigan Crow leapt from the Brolly Rail, teeth chattering, hands frozen around the end of her oilskin umbrella. The wind had whipped her hair into a state of extreme disarray. She tried her best to smooth it down while hurrying to catch up with her patron, who was already yards ahead, pelting along the noisy, swarming high street of the Bohemian district.
‘Wait!’ she called out to him, pushing her way through a knot of women wearing satin gowns and lush velvet cloaks. ‘Jupiter, slow down.’
Jupiter North turned back, but didn’t stop moving. ‘Can’t slow down, Mog. It’s not in my repertoire. Catch up.’
And he was gone again, running headlong through the mess of pedestrians and rickshaws and horse-drawn carriages and motorised coaches.
Morrigan hurried after him and walked into a sickly-sweet-smelling cloud of sapphire-blue smoke, puffed right at her face by a woman holding a thin, gold cigarillo in her blue-stained fingertips.
“Ugh, foul.” Morrigan coughed and waved the smoke away. For a moment, she lost sight of Jupiter through the haze, but then she spotted the top of his bright copper head, bobbing up and down in the crowd, and sprinted to catch up with him.
‘A child!’ she heard the blue-fingered woman exclaim in her wake. ‘Darling, look – a child, here in Bohemia. How frightful!’
‘It’s a performance piece, darling.’
‘Oh, indeed. How novel!’
Morrigan wished she could take a moment to stop and look around. She’d never seen this part of Nevermoor before. If she wasn’t so worried about losing Jupiter in the crowd, she’d have been excited to see the broad streets lined with theatres and playhouses and music halls, the colourful jumble of bright lights and neon signs. People, dressed in their finest, piled out of carriages on every corner and were ushered inside grand theatre doors. Street hawkers shouted and sang, beckoning customers into rowdy pubs. There were restaurants so overflowing with diners that their tables spilled out on to the pavements, every seat occupied, even on this frosty Spring’s Eve, the last day of winter.
Morrigan at last made it to where Jupiter stood waiting for her outside the most crowded – and most beautiful – building on the street. A shimmering establishment of white marble and gold, Morrigan thought it looked a bit like a cathedral and a bit like a wedding cake. A brightly lit marquee across the top read:

NEW DELPHIAN MUSIC HALL PRESENTS
GIGI GRAND
and the
GUTTERBORN FIVE

‘Are we … going in?’ Morrigan puffed. A stitch bloomed painfully in her ribs.
‘What, this place?’ Jupiter cast a scornful look up at the New Delphian. ‘Heavens, no. Wouldn’t be caught dead.’
With a furtive glance over his shoulder, he ushered her down an alleyway behind the New Delphian, leaving the crowd behind. It was so narrow they had to walk in single file, stepping over piles of unidentifiable rubbish and bricks that had crumbled loose from the walls. There were no lights down here. It had a strong smell of something dreadful that got stronger the farther down they went. Like bad eggs or dead unnimals, or maybe both.

Voici une traduction personnelle de l'extrait ci-dessus :

Morrigane Crow bondit du Pébroc Grande Vitesse, claquant des dents, les mains gelées autour de la poignée de son parapluie en toile cirée. Le vent avait mis ses cheveux en pagaille. Elle tenta tant bien que mal de les aplatir tout en se dépêchant de retrapper son patron qui était déjà loin devant, traversant à toute allure la grande rue bruyante et fourmillante du quartier bohémien.
     Attends-moi ! lui cria-t-elle, se frayant un passage entre des femmes aux robes de satin et capes de velours. Jupiter, ralentit.  
Jupiter North se retourna mais se s'arrêta pas pour autant. 
     Je ne peux pas ralentir, Mog. Ça ne fait pas partie dans mon vocabulaire. Rattrape-moi.
Et il repartit de plus belle, courant tête la première à travers le flot de piétons, de pousse-pousse, de voitures tirées par des chevaux et motorisées.
Morrigane courut après lui et passa dans un nuage de fumée bleu saphir à l'odeur douceâtre qu'une femme tenant un fin cigarillo doré, les doigts tachés de bleu, lui avait soufflé au visage. 
     Beurk, infâme.
Morrigane toussa et dispersa la fumée d'un geste de la main. Pendant un instant, elle perdit Jupiter de vue à travers la brume, mais elle repéra le haut de sa tête d'un roux éclatant, flottant dans la foule, et elle courut pour le rattraper.
"Un enfant!" entendit-elle la femme aux doigts bleu s'exclama dans son sillage.
     Chéri, regarde ! Un enfant, ici, dans Bohémia. C'est affreux!
     C'est sûrement un spectacle, ma chère !
     Oh, bien sûr. Comme c'est novateur !
Morrigane aurait aimé pouvoir s'arrêter un instant et observer les alentours. Elle n'avait jamais mis les pieds dans ce quartier de Nevermoor. Si elle ne s'inquiétait pas tant de perdre Jupiter dans la foule, elle aurait été ravie de visiter ces larges rues aux nombreux théâtres, salles de spectacles et auditoriums, ce méli-mélo de couleurs vives et de panneaux néons. Des gens, vêtus de leurs plus beaux habits, sortaient de voitures bondées à tous les coins de rues, et s'engouffraient à travers les portes d'un imposant théâtre. Des marchands ambulants criaient et chantaient, attirant les clients dans des bars bruyants. Il y avait des restaurants à la clientèle si abondante que leurs tables débordaient sur le trottoir, toutes les places occupées, même par cette froide journée avant le solstice de printemps, le dernier jour d'hiver.
Enfin, Morrigane arriva à l'endroit où se tenait Jupiter qui l'attendait devant le bâtiment le plus bondé, et le plus beau, de la rue. Un établissement chatoyant en marbre blanc et or. Morrigane pensa qu'il ressemblait un peu à une cathédrale et aussi un peu à un gâteau de mariage. Au-dessus de la porte, un panneau brillant de mille feux annonçait :

L'AUDITORIUM NEW DELPHIAN PRESENT
GIGI LA GRANDE
Et les
CINQ VAURIENS

     Est-ce qu'on… rentre ici ? demanda Morrigane, hors d'haleine, un point de côté douloureux naissant dans la poitrine.
     Quoi, ici ? Jupiter jeta un regard dédaigneux au New Delphian. Grand Dieu, non. Pour rien au monde, je n'y mettrais les pieds.
Lançant un regard furtif derrière son épaule, il la pressa dans une ruelle derrière le New Delphian, laissant la foule derrière eux. La ruelle était si étroite qu'ils devaient avancer en file indienne, enjambant des tas de détritus impossible à identifier et des briques tombées des murs. Il n'y avait aucune lumière ici. L'odeur forte de quelque chose d'épouvantable régnait ici, une odeur qui s'intensifiait à mesure qu'ils s'enfonçaient dans la rue. Comme celle d'œufs pourris, ou d'animaux morts. Ou les deux.

Extrait du chapitre 1 : The Angel Israfel/L'ange Israfel


Mon avis : 

Ce second tome est encore meilleur que le premier qui avait pourtant déjà placé la barre très haute ! C'est toujours aussi drôle, pétillant, émouvant et complètement captivant et passionnant. 

C'est une saga très riche en actions et en rebondissements sans pour autant en faire trop ni sembler trop farfelu pour coller à l'histoire. Clairement à la lecture, j'ai plus eu tendance à faire "wooooow j'étais pas prête" plutôt que "ça sort d'où ça ?!", ce qui, pour moi, est plutôt bon signe de manière générale. 

L'univers créé par l'autrice est super riche et j'ai tellement, mais tellement, envie de l'explorer avec mon petit parapluie (lisez-le et vous saurez pourquoi il vous faut un parapluie). En plus des personnages et de l'histoire, l'univers joue vraiment un grand rôle dans mon amour pour cette saga : il est tellement magique, riche et fou, pas de quoi s'ennuyer !

Dans ce tome-ci, on en apprend un peu plus sur la ville de Nevermoor, ses habitants et sur la Wundrous Society. Mais surtout, on découvre de plus en plus les pouvoirs de Morrigan !

J'aime toujours autant Morrigan qui est une petite fille forte, pleine de ressources et qui n'a pas peur de défendre ce qu'elle croit juste et normal ! Et bien entendu, les personnages secondaires sont vraiment tout aussi chouettes, je les adore !

En bref, ce second tome fût une excellente lecture avec un très bon rythme, une bonne intrigue riche et bien ficelée et des personnages attachants : un vrai coup de cœur ! 


Ma note :

18/20


Infos complémentaires :

Genre : Fantasy, Jeunesse
Editions : Little, Brown and Company (for Young Readers)
Date de parution : 2018
Nombre de pages : 544

Une version française existe chez PKJ, traduite par Juliette Lê et sortie en 2019.