dimanche 2 février 2020

Norse Mythology | Neil Gaiman


Résumé : 

Neil Gaiman, long inspired by ancient mythology in creating the fantastical realms of his fiction, presents a bravura rendition of the Norse gods and their world from their origin though their upheaval in Ragnarok.

In Norse Mythology, Gaiman stays true to the myths in envisioning the major Norse pantheon: Odin, the highest of the high, wise, daring, and cunning; Thor, Odin’s son, incredibly strong yet not the wisest of gods; and Loki—son of a giant—blood brother to Odin and a trickster and unsurpassable manipulator.

Gaiman fashions these primeval stories into a novelistic arc that begins with the genesis of the legendary nine worlds and delves into the exploits of deities, dwarfs, and giants. Through Gaiman’s deft and witty prose, these gods emerge with their fiercely competitive natures, their susceptibility to being duped and to duping others, and their tendency to let passion ignite their actions, making these long-ago myths breathe pungent life again.

Voici une traduction personnelle du résumé ci-dessus :

Neil Gaiman, longtemps inspiré par la mythologie pour la création des univers fantastiques de ses fictions, présente une magnifique interprétation des dieux nordiques et de leur monde, de leurs origines jusqu’à leur soulèvement à Ragnarok.
Dans La mythologie Viking, Gaiman reste fidèle aux mythes en peignant le grand panthéon nordique : Odin, le plus puissant de tous, sage, audacieux et futé ; Thor, le fils d’Odin, incroyablement fort mais loin d’être le plus malin des dieux ; et Loki, fils d’un géant, frère de sang d’Odin ainsi qu’un arnaqueur et un manipulateur inégalable.
Gaiman transforme ces histoires primitives en un arc narratif qui commence par la genèse des neufs mondes légendaires et plonge ensuite dans les prouesses des divinités, des nains et des géants. Sous la prose habile et drôle de Gaiman, ces dieux émergent avec leur nature férocement compétitive, leur vulnérabilité à être dupés et à duper les autres et leur propension à laisser leur passion guider leurs actions, faisant ainsi revivre ces mythes d’autrefois. 


Extrait : 

I
Before the beginning there was nothing—no earth, no heavens, no stars, no sky: only the mist world, formless and shapeless, and the fire world, always burning.
To the north was Niflheim, the dark world. Here eleven poisonous rivers cut through the mist, each springing from the same well at the center of it all, the roaring maelstrom called Hvergelmir. Niflheim was colder than cold, and the murky mist that cloaked everything hung heavily. The skies were hidden by mist and the ground was clouded by the chilly fog.
To the south was Muspell. Muspell was fire. Everything there glowed and burned. Muspell was light where Niflheim was gray, molten lava where the mist world was frozen. The land was aflame with the roaring heat of a blacksmith’s fire; there was no solid earth, no sky. Nothing but sparks and spurting heat, molten rocks and burning embers.
In Muspell, at the edge of the flame, where the mist burns into light, where the land ends, stood Surtr, who existed before the gods. He stands there now. He holds a flaming sword, and the bubbling lava and the freezing mist are as one to him.
It is said that at Ragnarok, which is the end of the world, and only then, Surtr will leave his station. He will go forth from Muspell with his flaming sword and burn the world with fire, and one by one the gods will fall before him.

II
Between Muspell and Niflheim was a void, an empty place of nothingness, without form. The rivers of the mist world flowed into the void, which was called Ginnungagap, the “yawning gap.” Over time beyond measure, these poisoned rivers, in the region between fire and mist, slowly solidified into huge glaciers. The ice in the north of the void was covered in frozen fog and pellets of hail, but to the south, where the glaciers reached the land of fire, the embers and the sparks from Muspell met the ice, and warm winds from the flame lands made the air above the ice as gentle and as comfortable as a spring day.
Where the ice and the fire met the ice melted, and in the melting waters life appeared: the likeness of a person bigger than worlds, huger than any giant there will be or has ever been. This was neither male, nor was it female, but was both at the same time.
This creature was the ancestor of all the giants, and it called itself Ymir.
Ymir was not the only living thing to be formed by the melting of the ice: there was also a hornless cow, more enormous than the mind could hold. She licked the salty blocks of ice for food and for drink, and the milk that ran from her four udders flowed like rivers. It was this milk that nourished Ymir.
The giant drank the milk, and grew.
Ymir called the cow Audhumla.
The cow’s pink tongue licked people from the blocks of ice: the first day only a man’s hair, the second his head, and the third day the shape of a whole man was revealed.
This was Buri, the ancestor of the gods.
Ymir slept, and while it slept, it gave birth: a male and a female giant were born from beneath Ymir’s left arm, a six-headed giant born from its legs. From these, Ymir’s children, all giants are descended.
Buri took a wife from among these giants, and they had a son, whom they called Bor. Bor married Bestla, daughter of a giant, and together they had three sons: Odin, Vili, and Ve.
Odin and Vili and Ve, the three sons of Bor, grew into manhood. They saw as they grew, far off, the flames of Muspell and the darkness of Niflheim, but they knew that each place would be death to them. The brothers were trapped forever in Ginnungagap, the vast gap between the fire and the mist. They might as well have been nowhere. 

Voici une traduction personnelle de l'extrait ci-dessus :

I
Avant le commencement, il n’y avait rien – pas de sol, pas de cieux, pas d’étoiles, pas de ciel : seulement le monde des brumes, informe et le monde du feu, brûlant sans arrêt.
Au nord, on trouvait Niflheim, le monde des ténèbres. Là, onze rivières empoisonnées traversent la brume, tous jaillissant du même puits au centre de tout, le vif malstrom appelé Hvergelmir. Niflheim était plus froid que le froid et l’obscure brume qui masquait tout planait lourdement partout. Les cieux étaient cachés par la brume et le sol était obscurci par le brouillard froid.
Au sud, il y avait Muspell. Muspell était le feu. Ici, tout rougeoyait et brûlait. Muspell était lumineux là où Niflheim était gris, de la lave en fusion là où le monde des brumes était gelé. La terre était en feu avec la vive chaleur d’un feu de forgeron ; il n’y avait pas de sol solide ni de ciel. Rien d’autres que des étincelles et un feu jaillissant, des pierres en fusion et des charbons ardents.
A Muspell, à la limite des flammes, là où la brume brûlait en une lumière, là où la terre finit se tenait Surtr qui existait avant les dieux. Il se tenait là à présent. Il tenait une épée de feu et la lave bouillonnante et la brume glaçante ne faisait qu’un à ses yeux. 

On dit qu’à Ragnarok, qui est le bout du monde, et seulement là, Surtr quittera son poste. Il partira de Muspell avec son épée de feu et brûlera le monde avec son feu, et un à un tous les dieux tomberont devant lui.

II
Entre Muspell et Niflheim se trouvait un vide, un endroit vide du néant, sans forme. Les rivières du monde des brumes coulaient dan le néant, qui s’appelait Ginnungagap, le « trou béant ». Au-delà d’un certain temps, ces rivières empoisonnées, dans la région entre le feu et la brume, se solidifient lentement en d’immenses glaciers. La glace au nord du vide était couverte d’un brouillard glacé et de grêlons, mais au sud, là où les glaciers atteignaient la terre de feu, les braises et les étincelles de Muspells entraient en contact avec la glace et des vents chauds des terres enflammées rendaient l’air au-dessus de la glace aussi douce et accueillante qu’un jour de printemps.
Là où la glace et le feu se rencontraient, la glace fondait et dans les eaux de fonte la vie apparut : un portrait d’une personne plus large que les mots, plus grande que n’importe quel géant qui existera ou avait existé, se dessina. Ce n’était ni un homme ni une femme, mais les deux à la fois. Cette créature était l’ancêtre de tous les géants et il se faisait appeler Ymir.
Ymir n’était pas le seul être vivant à être formé par la fonte des glaces, il y avait aussi une vache sans corne, plus grosse que ce l’esprit peut imaginer. Elle léchait les blocs salés de glaces pour se nourrir et boire et le lait qui affluait de ses quatre mamelles coulait comme des rivières. C’était ce lait qui nourrit Ymir.
Le géant but le lait et grandit.

Ymir appela la vache Audhumla.
La langue rose de la vache léchait les gens des blocs de glace : le premier jour on ne voyait que les cheveux d’un homme, le second sa tête et le troisième jour la forme d’un homme se dessina.
C’était Buri, l’ancêtre des dieux.

Ymir dormit et pendant qu’il dormait, il donna naissance : un homme et une femme géants naquirent du dessous du bras gauche d’Ymir, un géant à six têtes de ses jambes. De ces géants, les enfants d’Ymir, tous les géants descendirent.
Buri prit pour épouse l’une de ses géantes et ils eurent un fils, qu’ils  nommèrent Bor. Bor épousa Bestla, fille d’un géant, et ensemble ils eurent trois fils : Odin, Vili et Ve.

Odin, Vili et Ve, les trois fils de Bor devinrent des hommes. Ils voyaient en grandissant, au loin, les flammes de Muspell et les ténèbres de Niflheim mais ils savaient que les deux endroits étaient synonymes de morts pour eux. Les frères étaient à jamais prisonniers de Ginnungagap, le vaste vide entre le feu et la brume. Ils auraient aussi bien pu être dans un trou paumé.

Extrait de Before the beginning, and after / Avant le commencement et après


Mon avis : 

Premier livre de cet incontournable auteur que je lis ! Et ma foi, pas mal du tout ! Alors bien entendu, on n'a pas tout à fait accès au génie de l'auteur, du moins à sa créativité autour de l'histoire car on a ici une réécriture des contes nordiques et non pas quelque chose sortie de l'imagination de Neil Gaiman.

J'ai été charmée par la plume de l'auteur que j'ai trouvé très belle avec une certaine douceur inhérente. Cela contraste assez fortement avec la brutalité des dieux mais au final cela donne naissance à un mélange très agréable à la lecture. 

Je suis ravie d'avoir découvert de nombreux mythes nordiques car j'avais très peu de connaissance sur cette mythologie. C'est une mythologie très riche est c'est extrêmement triste que seuls quelques fragments nous soient parvenus.

J'ai décidé de le lire d'une traite et malheureusement passé les deux tiers, j'ai commencé à ressentir une certaine lassitude dans le format... C'est toujours un peu le risque avec les recueils de contes... Il est peut-être au final plus agréable de lire quelques contes de temps en temps, entrecoupés d'autres lectures avec une trame narrative plus linéaire. 

Malgré tout, cela reste une bonne lecture et si vous êtes un débutant en mythes nordiques, ce livre-ci est une très bonne porte d'entrée sur ce riche univers ! En soi, rien que pour la jolie plume de Gaiman, cela en vaut la peine !


Ma note :

15/20


Infos complémentaires :

Genre : Mythologie, Contes
Editions : Norton
Date de parution : 2017
Nombre de pages : 293

Une version française existe aux éditions Au diable Vauvert et aux éditions Pocket (Fantasy) sous le titre La mythologie viking, traduit par Patrick Marcel.

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