Résumé :
Victor Frankenstein ! C'est l'inventeur, le savant maudit ! À quinze ans, il est témoin d'un violent orage : foudre, traînée de feu, destruction d'un chêne... Son destin est tracé. Après des années de labeur, il apprend à maîtriser les éléments ; l'alchimie est pour lui une seconde nature. Bientôt il détient le pouvoir de conférer la vie à la matière inerte. Nuit terrible qui voit la naissance de l'horrible créature faite d'un assemblage de cadavres ! L'oeuvre de Frankenstein. Un monstre ! Repoussant, inachevé mais doté, d'une force surhumaine et conscient de sa solitude. Échappé des ténèbres, il va, dans sa détresse, semer autour de lui crimes et désolation. D'esclave qu'il aurait dû être, il devient alors le maître, harcelant son créateur. Il lui faut une compagne semblable à lui... Pour Frankenstein, l'enfer est à venir...
Extrait :
LETTRE I
À MRS. SAVILLE, ANGLETERRE
Saint-Pétersbourg, 11 décembre 17..
Vous serez heureuse d'apprendre que le commencement d'une aventure que vous regardiez avec tant de fâcheux pressentiments s'est déroulé sans aucun désastre. Je suis arrivé ici hier ; et j'ai pour première tâche d'assurer ma chère sœur que je me porte bien et que j'ai de plus en plus confiance dans le succès de mon entreprise.
Je suis déjà bien au nord de Londres et, marchant dans les rues de Pétersbourg, je sens qu'une froide brise septentrionale pique mes joues ; elle me fortifie les nerfs et m'emplit de plaisir. Comprenez-vous ce sentiment ? Cette brise, qui provient des régions vers lesquelles je fais route me donne un avant-goût de ces climats glacés. Encouragées par ce vent prometteur, mes rêveries gagnent en ferveur et en vivacité. En vain essayé-je de me persuader que le pôle est le domaine du gel et de la désolation : il se présente sans relâche à mon imagination comme la région de la beauté et du plaisir. Là-bas, Margaret, on voit le soleil en permanence ; son large disque ne fait qu'effleurer l'horizon et diffuse une perpétuelle splendeur. Là-bas - car, si vous me le permettez, ma sœur, j'ai bien l'intention d'accorder quelque foi aux précédents navigateurs - là-bas, neige et gel sont bannis et, parcourant une mer calme, peut-être serons-nous délicatement poussés vers une contrée surpassant en merveilles et en beauté tous les pays découverts à ce jour sur les parties du globe habitées par l'homme. Ses produits et ses caractéristiques sont peut-être sans pareils, à l'instar, assurément, des phénomènes des corps célestes en ces solitudes inconnues. À quoi ne peut-on pas s'attendre en un pays où toujours luit le jour ? Peut-être y découvrirai-je la mystérieuse force qui attire l'aiguille de la boussole ; peut-être ordonnerai-je mille observations célestes, dont ce voyage suffira à rendre à jamais conséquentes les apparentes bizarreries. Je rassasierai l'ardeur de ma curiosité du spectacle d'une partie du monde que nul n'a auparavant visitée et peut-être parcourrai'je une contrée où jamais auparavant l'homme ne mit le pied. Voilà ce qui m'attire ; cela suffit à dominer toute peur du danger ou de la mort. Et à m'encourager à entreprendre cette difficile traversée avec la joie d'un enfant montant à bord d'un petit bateau, en compagnie de ses camarades de vacances, pour quelque exploration au fil de la rivière qui l'a vu naître. Mais à supposer que toutes ces conjectures soient fausses, l'on ne saurait contester l'inestimable avantage que je conférerai à l'humanité jusqu'à la toute dernière génération en découvrant près du pôle un passage vers ces contrées dont l'accès requiert à présent tant de mois, ou en éclaircissant le secret de l'attraction magnétique - tâche qui, à supposer qu'elle soit possible, ne se peut accomplir que par une entreprise comme la mienne.
Extrait de la LETTRE I
Mon avis :
Avis un peu mitigé pour ce livre... J'ai trouvé certains éléments supers et d'autres affreusement barbants...
Les passages (très, très, très nombreux) de narration de Dr. Frankenstein sont, pour moi, le point négatif de ce roman... Le personnage de Frankenstein est absolument insupportable... Il est perpétuellement en train de se positionner en victime par rapport à la création de son monstre, pauvre bichou qui ne se rendait pas comme qu'il créait un monstre, non, parce que lui, vous comprenez, c'est une victime, pas un gros taré qui a créé un monstre humanoïde de toute pièce... Bref, il m'a soûlé...
Et de l'autre côté, on a, de temps en temps (trop rarement à mon goût), des passages de narration du point de vue du monstre. Et ces passages sont des pépites. Mary Shelley y a insufflé tellement de poésie, c'est vraiment magnifique (surtout le dernier monologue de la créature ♥).
Ce contraste est assez troublant... et même si on comprend bien que Mary Shelley veut que Frankenstein soit la victime, elle met malheureusement un peu trop l'emphase sur ce point, qui en devient redondant et donc lourd... Cela a aussi pour but de faire plus aimer la bête que l'humain aux lecteurs (ça marche très bien, soyez en sûr) mais ça aurait pu être fait avec un tout petit peu plus de légèreté.
Cette lecture est donc un peu une déception même si je reste ravie d'avoir découvert ce grand classique de la SF.
Les passages (très, très, très nombreux) de narration de Dr. Frankenstein sont, pour moi, le point négatif de ce roman... Le personnage de Frankenstein est absolument insupportable... Il est perpétuellement en train de se positionner en victime par rapport à la création de son monstre, pauvre bichou qui ne se rendait pas comme qu'il créait un monstre, non, parce que lui, vous comprenez, c'est une victime, pas un gros taré qui a créé un monstre humanoïde de toute pièce... Bref, il m'a soûlé...
Et de l'autre côté, on a, de temps en temps (trop rarement à mon goût), des passages de narration du point de vue du monstre. Et ces passages sont des pépites. Mary Shelley y a insufflé tellement de poésie, c'est vraiment magnifique (surtout le dernier monologue de la créature ♥).
Ce contraste est assez troublant... et même si on comprend bien que Mary Shelley veut que Frankenstein soit la victime, elle met malheureusement un peu trop l'emphase sur ce point, qui en devient redondant et donc lourd... Cela a aussi pour but de faire plus aimer la bête que l'humain aux lecteurs (ça marche très bien, soyez en sûr) mais ça aurait pu être fait avec un tout petit peu plus de légèreté.
Cette lecture est donc un peu une déception même si je reste ravie d'avoir découvert ce grand classique de la SF.
Ma note :
14/20
Infos complémentaires :
Genre : Science-Fiction
Editions : Folio (SF)
Traduction : Alain Morvan
Date de parution : 2015 (1ère parution VO : 1818)
Traduction : Alain Morvan
Date de parution : 2015 (1ère parution VO : 1818)
Nombre de pages : 366
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