dimanche 2 juin 2019

After the fire | Will Hill



Résumé : 

The things I've seen are burned into me, like scars that refuse to fade.

Before, she lived inside the fence. Before, she was never allowed to leave the property, never allowed to talk to Outsiders, never allowed to speak her mind. Because Father John controlled everything - and Father John liked rules. Disobeying Father John came with terrible consequences.

But there are lies behind Father John's words. Outside there are different truths.

Then came the fire. 


Voici une traduction personnelle du résumé ci-dessus :

Les choses que j'ai vu sont marquées au fer blancs dans mon être, comme des cicatrices qui refusent de disparaître.

Avant, elle vivait à l'intérieur de la clôture. Avant elle n'avait jamais le droit de quitter la propriété, jamais le droit de parlait à des gens de l'Extérieur, jamais le droit de dire ce qu'elle pensait. Parce que Père John contrôlait tout - et Père John aimait les règles. Désobéir au Père John c'était s'attendre à de lourdes répercussions en retour.

Mais les mots de Père John cachent des mensonges. Dehors, les vérités sont différentes.

Puis vint le feu.

Extrait : 

I sprint across the yard, my eyes streaming, my heart pounding in my chest.
The noise of the gunfire is still deafening, and I hear – I actually hear – bullets whizzing past me, their low whines like the speeded-up buzz of insects, but I don’t slow down, and I don’t change course. The Chapel is burning out of control, its roof engulfed by roaring fire and sending up a huge black plume of smoke, and the amplified voice of the Government booms across the compound, repeating its deafening demand over and over again.
“PUT DOWN YOUR WEAPONS AND COME FORWARD SLOWLY WITH YOUR HANDS IN THE AIR!”
Nobody is listening. Not the other Governments, and definitely not any of my Brothers and Sisters.
In the distance, back near the Front Gate, the tank rumbles forward, crushing the flimsy wire fence and churning the desert floor. Somewhere, over the engines and the endless rattle of gunfire, I can hear screams of pain and pleading shouts for help, but I force myself to ignore them and keep going: my eyes are fixed on the wooden cabins at the western edge of The Base.
I trip over something.
My feet tangle, and I go sprawling onto the cracked tarmac of the yard. Pain crunches through me as my shoulder hits the ground, but I grit my teeth and get back to my feet and look round to see what I fell over.
Alice is lying on her back, her hands clutching her stomach.
Her shirt has turned red, and she’s lying in a pool of blood that seems too big to have all come out of one person. She’s still alive though. Her eyes are dim, but they find mine, and she looks at me with an expression I can’t describe. There’s pain there, a lot of pain, and shock, and fear, and something that looks like confusion, like she wants to know how things ever came to this.
I hold her gaze. I want to stay with her, to tell her it’s all right and that she’s going to be okay, but it isn’t all right, nothing is, and I don’t know very much about bullet wounds but I don’t think she is going to be okay.
I’m pretty sure she’s going to die.
I stare at her, wasting seconds that the still-functional bit of my brain screams at me for wasting, then run towards the west barracks. Alice’s eyes widen as I turn away, but I don’t see anger in them. I think she understands what I have to do.
That’s what I tell myself, at least.
A figure emerges out of the swirling smoke and I skid to a halt, my hands raised. But it isn’t one of the Governments, with their black helmets and goggles and guns. It’s Amos, his eyes red and puffy, one arm limp at his side, a pistol trembling in his good hand.
“Where’s Father John?” he asks, his voice hoarse and torn. “Have you seen him?”
I shake my head and try to circle around him, but he grabs my arm and pulls me close.
“Where is he? Where is The Prophet?” he rasps.
“I don’t know!” I scream, because the tank has reached the yard and the gunfire is heavier than ever and the fire is leaping from building to building faster than I can follow.


Voici une traduction personnelle de l'extrait ci-dessus :


Je cours à toute vitesse à travers la cour, mes yeux ruisselants et mon cœur battant à tout rompre dans ma poitrine.
Le bruit des armes à feu est toujours assourdissant, et j’entends – j’entends vraiment – les balles siffler à mes oreilles, leurs faibles gémissements semblable aux bourdonnements des insectes en accéléré, mais je ne ralentis pas ni ne change de cap. La Chapelle brûle de manière incontrôlable, son toit englouti dans les flammes grandissantes qui diffuse un lourd nuage de fumée noire, et la voix amplifiée des membres du gouvernement retentit à travers le camp, répétant sa demande de manière assourdissante encore et encore.
« POSEZ VOS ARMES À TERRE ET AVANCEZ LENTEMENT AVEC LES MAINS EN L’AIR »
Personne ne l’écoute. Ni les autres membres du gouvernement et encore moins mes Frères et mes Sœurs.
Au loin, juste derrière l’entrée principale, le tank s’avance dans un grondement écrasant sur son passage les frêles barbelés et le sol sableux du désert. Quelque part, par dessus le bruit des moteurs et celui incessant des armes à feu, je peux entendre des hurlements de douleur et des cris désespérés demandant de l’aide, mais je me force à les ignorer et continue d’avancer : mon regard est fixé sur les cabanes en bois en bordure ouest de la Base.

Je trébuche sur quelque chose.
Mes pieds s’emmêlent, et je m’étale de tout mon long sur le sol craquelé de la cour. La douleur me transperce lorsque mon épaule heurte le sol, mais je sers les dents et me remets debout, puis je regarde autour de moi pour voir sur quoi j’ai trébuché.
Alice est couché sur le dos, les mains appuyées contre son estomac.
Son t-shirt a viré au rouge et elle est allongée dans une mare de sang qui semble être trop grande pour provenir d’une seule et même personne. Mais elle est toujours vivante. Son regard est lointain, mais elle trouve le mien et me regarde avec une expression que je ne peux décrire. J’y vois de la douleur, beaucoup de douleur, et le choc ,et la peur et quelque chose qui ressemble à de la confusion, comme si elle voulait savoir comment on en est arrivés là.
Je soutiens son regard. Je voudrais rester avec elle, lui dire que ça va aller, qu’elle va s’en sortir, mais ça ne va pas, rien ne va, et même si je n’y connais pas grand-chose en blessure par balle, je ne crois pas qu’elle va s’en sortir.
Je suis à peu près certaine qu’elle va mourir.
Je la regarde, perdant de précieuses secondes que la petite partie de mon cerveau encore en état de fonctionner me reproche de perdre, puis je pars en courant vers les baraquements à l’ouest. Les yeux d’Alice s’écarquillent alors que je m’en vais, mais je n’y vois pas de la colère. Je crois qu’elle comprend ce que je dois faire.
C'est ce que je me dis, du moins.
Une silhouette émerge des nuages de fumée et je m'arrête en dérapant, les mains en l'air. Mais ce n'est pas un homme du gouvernement, avec leurs casques, leurs lunettes et leurs armes, tout en noir. C'est Amos, les yeux rouges et gonflés, un bras sans vie d'un côté et un pistolet tremblant dans sa main encore valide.
"Où est Père John ?" me demande-t-il de sa voix éraillée. "Est-ce que tu l'as vu ?"
Je secoue la tête en signe de négation puis essaye de le contourner, mais il m'attrape le bras et m'attire vers lui.
"Où il est ? Où est le Prophète ?" continua-t-il de sa voix cassée.
"J'en sais rien !" crié-je, parce que le tank était entré dans la cour et que les tirs se faisaient plus nombreux que jamais, et le feu passait de bâtiments en bâtiments sans que j'ai le temps de le suivre.


Extrait du prologue


Mon avis : 

Une claque. J'ai été happée par cette histoire inspirée de faits réels. L'auteur c'est beaucoup renseigné sur le sujet et notamment sur la secte de Waco. C'était glaçant, c'était poignant, c'était bluffant. 

J'ai trouvé le style juste et incisif et cela crée un rythme rapide qui nous emmène dans l'histoire. La construction du roman est très intéressante et apporte beaucoup à l'histoire et à son déroulement: on a une alternance entre des moments présent et des flashbacks ou souvenirs racontés par Moonbean. Les moments présents se passent dans un centre hospitaliers pour enfants où les survivants de Waco sont suivis par des psychologues, parce qu'on va pas se mentir, le changement est un peu brutal. 

Moonbeam est vraiment un personnage fort, poignant, avec beaucoup de secrets car elle se croit responsable de beaucoup de choses (que je vous laisse découvrir au fil des pages). Un peu dur de porter ça sur ses épaules, à 17 ans... Les personnages secondaires comme le psychologue Docteur Hernandez ou l'agent Carlyle ont vraiment un rôle important dans la compréhension et le déroulement de l'histoire. J'ai aimé que les adultes ne soient pas laissés à l'écart et qu'ils aient un réel rôle d'aide dans la reconstruction des enfants. Les autres enfants, quant à eux, sont vraiment plus secondaires et on entend parler d'eux plus dans les flashbacks de Moonbeam que dans les moments présents, donc ils apparaissent comme moins importants (hormis Luke, un peu psychopathe mais surtout grande victime de cette secte...). La psychologie des personnages est vraiment bien faite et on comprend comment certains ont pu être embrigadés dans cette secte. Et on comprend aussi pourquoi c'est aussi dur pour les plus jeunes, nés dans la secte même, de ce défaire de ces idées malsaines dont on leur a bourré le crâne. 

Bref c'est flippant, glaçant, criant de vérité. Je ne peux que vous le conseiller! 


Ma note :

17/20


Infos complémentaires :

Genre : Drame
Editions : Usborne
Date de parution : 2017
Nombre de pages : 476

Ce livre est disponible en version française aux éditions Casterman, traduit par Anne Guitton, sous le titre Par le feu.

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