samedi 28 mars 2020

The girl in red | Christina Henry


Résumé : 

It's not safe for anyone alone in the woods. There are predators that come out at night: critters and coyotes, snakes and wolves. But the woman in the red jacket has no choice. Not since the Crisis came, decimated the population, and sent those who survived fleeing into quarantine camps that serve as breeding grounds for death, destruction, and disease. She is just a woman trying not to get killed in a world that doesn't look anything like the one she grew up in, the one that was perfectly sane and normal and boring until three months ago.

There are worse threats in the woods than the things that stalk their prey at night. Sometimes, there are men. Men with dark desires, weak wills, and evil intents. Men in uniform with classified information, deadly secrets, and unforgiving orders. And sometimes, just sometimes, there's something worse than all of the horrible people and vicious beasts combined.

Red doesn't like to think of herself as a killer, but she isn't about to let herself get eaten up just because she is a woman alone in the woods...

Voici une traduction personnelle du résumé ci-dessus :

Ce n’est sûr pour personne d’être seul dans les bois. Il y a des prédateurs qui sortent la nuit : créatures et coyotes, serpents et loups. Mais la femme à la veste rouge n’a pas le choix. Pas depuis que la Crise est arrivée, a décimé la population et a forcé ceux qui ont survécu à fuir dans des camps de quarantaine qui servent de lieux de reproduction à la mort, à la destruction et à la maladie. C’est juste une femme qui essaye de ne pas se faire tuer dans un monde qui ne ressemble en rien à celui dans lequel elle a grandit, celui qui était parfaitement sain et normal et ennuyeux jusqu’à il y a trois mois de cela.


Il y a des menaces bien pires dans les bois que les choses qui traquent leur proie la nuit. Parfois, il y a des hommes. Des hommes aux désirs sombres, aux faibles volontés et aux mauvaises intentions. Des hommes en uniforme aux informations classifiés, aux secrets mortels et aux ordres impardonnables. Et parfois, seulement parfois, il y a quelque chose de pire que tous les gens affreux et les bêtes vicieuses combinés.

Red n’aime pas se considérer comme une tueuse, mais elle n’est pas prête à se laisser dévorer sous prétexte qu’elle est une femme seule dans les bois...


Extrait : 

Somewhere in an American forest

The fellow across the fire gave Red the once-over, from the wild corkscrews of her hair peeking out from under her red hood to the small hand axe that rested on the ground beside her. His eyes darted from the dried blood on the blade—just a shadow in the firelight—to the backpack of supplies next to it and back to her face, which she made as bland as rice pudding.
Red knew very well what he was thinking, what he thought he would be able to do to her. Men like him were everywhere, before and after the world fell apart, and it didn’t take any great perception to see what was in their eyes. No doubt he’d raped and murdered and thieved plenty since the Crisis (she always thought of it that way, with a capital letter) began. He’d hurt those he thought were weak or that he took by surprise, and he’d survived because of it.
Lots of people thought that because she was a woman with a prosthetic leg it would be easy to take advantage of her—that she would be slow, or incapable. Lots of people found out they were wrong. Someone had found out just a short while before—hence the still-bloody axe that kept drawing the attention of the stranger who’d come to her fire without invitation.
She should have cleaned the blade, though not because she was worried about scaring him. She should have done it because it was her only defense besides her brain, and she ought to take better care of it.
He’d swaggered out of the trees and into the clearing, all “hey-little-lady-don’t-you-want-some-company.” He had remarked on the cold night and how nice her fire looked. His hair was bristle-brush stiff and close to the scalp, like he’d shaved it to the skin once, but it was growing out now. Had he shaved it because he’d been a soldier? If he had been, he was likely a deserter now. He was skinny in a ropy muscled way, and put her in mind of a coyote. A hungry coyote.
He didn’t look sick; that was the main thing. Of course nobody looked sick when they first caught it, but pretty soon after they would be coughing and their eyes would be red from all the burst blood vessels and a few days after the Cough started, well . . . it was deceptively mild at first, that cough, just a dry throat that didn’t seem to go away and then it suddenly was much more, a mild skirmish that turned into a world war without your noticing.
It didn’t escape Red’s notice that underneath his raggedy field coat there was a bulge at his hip. She wondered, in a vaguely interested sort of way, if he actually knew how to use the gun or if he just enjoyed pretending he was a man while flashing it around.
She waited. She wasn’t under any obligation to be polite to someone who thought she was his next victim. He hadn’t introduced himself, although he had put his hands near the fire she’d so painstakingly built.
“Are you . . . ?” he began, his eyes darting over her again. His gaze paused for a moment when he saw the gleam of metal at her left ankle, visible just beneath the roll of her pants.
“Am I what?” she asked. Her tone did not encourage further conversation.
He hesitated, seemingly thinking better of it, then gestured at his face. “Your eyes are light, but your skin is brown. You look like you’re half-and-half.”
She gave him her blandest glance yet, her face no more expressive than a slice of Wonder Bread.
“Half-and-half?” she said, pretending not to understand.
Red had that indeterminate mixed-race look that made white people nervous, because they didn’t know what box to put her in. She might be half African or Middle Eastern. She might be a Latina or maybe she was just a really dark Italian. Her eyes were an inheritance from her father, a kind of greenish blue, and that always caused further confusion.

Voici une traduction personnelle de l'extrait ci-dessus :

Quelque part dans une forêt américaine

Le type de l’autre côté du feu jette un rapide coup d’oeil à Red, de ses cheveux fous en tire-bouchon qui dépassent de sa capuche rouge à la petite hache posée sur le sol à côté d’elle. Les yeux du type passe du sang séché sur la lame, juste une ombre à la lumière des flammes, au sac de provisions à côté et revient sur son visage, qu’elle rend aussi insipide que du riz au lait.
Red savait parfaitement ce qu’il pensait, ce qu’il croyait pouvoir lui faire. Des hommes comme lui, il y en avait partout, avant et après que le monde se soit effondré, et on n’avait pas besoin d’être d’une grande perspicacité pour voir ce qu’il y avait dans leurs yeux. Pas de doute sur le fait qu’il avait violé, tué et volé de nombreuses fois depuis la Crise (elle y pensait toujours de cette manière : avec une majuscule) avait commencé. Il avait blessé ceux qu’il pensait faibles ou qu’il avait pris par surprise et il avait survécu pour cette raison.
Beaucoup de personnes pensaient que, parce qu’elle était une femme avec une prothèse de jambe, ce serait facile de profiter d’elle : qu’elle serait lente ou incompétente. Beaucoup de personnes avaient découvert qu’ils avaient tort. Quelqu’un venait de le découvrir il y a peu, d’où la hache encore ensanglantée qui attirait sans cesse l’attention de l’étranger qui était venu s’installer à son feu sans invitation. 
Elle aurait dû nettoyer la lame, mais pas parce qu’elle avait peur de l’effrayer. Elle aurait dû le faire car c’était son seul moyen de défense, excepté son cerveau, et elle se devait d’en prendre davantage soin.
Il était sorti des arbres et était entré dans la clairière en roulant des mécaniques, tout en « hé ma petite dame tu veux pas un peu de compagnie? » Il avait fait une remarque sur la nuit froide et sur à quel point le feu avait l’air agréable. Ses cheveux étaient raides comme des poils de brosse et coupé à ras, comme s’il s’était rasé à blanc une fois, mais que, maintenant, ça repoussait. Les avait-il rasés parce qu’il était un soldat ? Si c’était le cas, il était très certainement un déserteur à présent. Il était maigre, musclé d’une façon pas terrible et cela lui faisait penser à un coyote. Un coyote affamé.
Il n’avait pas l’air malade, c’était le principal. Bien sûr, personne n’avait l’air malade quand on venait de l’attraper, mais très peu de temps après on toussait et nos yeux devenaient rouge à cause de tous ces vaisseaux sanguins éclatés et quelques jours plus tard, la Toux commençai, enfin… elle paraissait étonnamment bénigne au début, cette toux, juste une gorge sèche qui ne semblait pas disparaître et puis, soudainement, c’était bien plus : une légère escarmouche qui tournait à la guerre mondiale sans que vous vous en aperceviez. Cela n’avait pas échappé à Red que sous son manteau en lambeaux, il avait un renflement à la taille. Elle se demandait, d’une manière vaguement intéressée, s’il savait vraiment se servir du flingue ou s’il aimait simplement faire semblant d’être un homme en le montrant.
Elle attendit. Elle n’était nullement obligée d’être polie avec quelqu’un qui pensait qu’elle était sa prochaine victime. Il ne s’était pas présenté, même s’il avait approché ses mains du feu qu’elle avait si minutieusement fait.
« T’es… ? » commença-t-il, ses yeux la fixant à nouveau. Son regard s’arrêta un moment quand il aperçu la réflexion du métal à côté de la cheville gauche de Red, visible juste sous l’ourlet de son pantalon.

« Je suis quoi ? » demanda-t-elle. Le ton qu’elle employa n’encourageait pas à poursuivre la discussion.
Il hésita, semblant mieux y réfléchir et fit un geste en direction de son visage. « Tes yeux sont clairs mais ta peau est brune. T’as l’air d’être moitié-moitié. »

Elle lui lança son regard le plus insipide, le visage pas plus expressif qu’une tranche de pain de mie.
« Moitié-moitié ? » dit-elle faisant mine de ne pas comprendre.

Red avait cet air imprécis de métisse qui rendait les blancs nerveux car ils ne savaient pas dans quelle case la mettre. Elle pouvait être moitié d’Afrique ou du Moyen-Orient. Elle pouvait être latino ou peut-être simplement une italienne très bronzée. Ses yeux lui venaient de son père, un doux bleu-vert et ça causait toujours plus de confusion.

Extrait de The taste of fears (Le goût de la peur)


Mon avis : 

Ce roman est supposé être une réécriture du conte du Petit Chaperon Rouge... Hormis le fait que le personnage rouge porte une veste rouge et qu'elle va chez sa grand-mère, on est assez loin du Petit Chaperon Rouge, mais peu importe. 

Si l'on oublie l'aspect réécriture de conte, ce livre est un chouette roman post-apocalyptique où notre héroïne tente de survivre en évitant la mystérieuse maladie et les hommes, ou les loups comme elle aime les appeler. 

Le roman alterne entre des morceaux du passé, début de l'apocalypse et des instants du voyage de Red vers la maison de sa grand-mère. L'histoire est assez riche en rebondissements et on découvre au fur et à mesure les conditions et les raisons de son voyage. C'est vraiment un roman qui se concentre sur la survie d'un individu et certains passages sont assez haletants !

Red est passionnée de récits post-apocalyptiques et c'est assez marrant de la voir au fil des pages faire des réflexions sur certains comportements "débiles" qu'elle tente à tout prix d'éviter. Ces connaissances font d'elle une sorte de "pro" mais cela ne va pas l'empêcher d'en baver ! C'est aussi plutôt chouette en terme de représentation : Red a une prothèse à une jambe, est métisse et c'est une femme forte et intelligente ! Elle a l'air faible à cause de sa prothèse mais elle n'hésitera pas à vous massacrer si vous la menacer !

J'ai été un peu frustrée par la fin parce que je voulais en savoir plus sur les origines de la maladie, mais malheureusement on n'a pas accès à toutes ces informations... Et c'est bien dommage, parce que l'autrice propose quelques pistes mais aucune n'est exploitée...

J'ai commencé le livre en audiobook et franchement c'était très plaisant puis, arrivée à 20% je suis passée à la version papier. Je trouve que la version audio est une excellente façon de s'immerger pleinement dans l'univers et l'ambiance post-apo (en plus la lectrice est super).


Ma note :

16/20


Infos complémentaires :

Genre : Horreur, Fantasy
Editions : Berkley Books
Date de parution : 2019
Nombre de pages : 304

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