dimanche 17 mars 2019

Never let me go | Kazuo Ishiguro

Auprès de moi toujours

Résumé : 

In one of the most acclaimed novels of the recet years, Kazuo Ishiguro imagines the lives of a group of students growing up in a darkly skewed version of contemporary England.
Narrated by Kathy, now thirty-one, Never Let Me Go dramatises her attempts to come to terms with her childhood at the seemingly idyllic Hailsham School and with the fate that has always awaited her and her closest friends in the wider world. A story of love, friendship and memory, Never Let Me Go is charged throughout with a sense of the fragility of life.


Voici une traduction personnelle du résumé ci-dessus :

Dans l’un des romans les plus encensés de ces dernières années, Kazuo Ishiguro dépeint la vie d’un groupe d’étudiants grandissant dans une version plus sombre de l’Angleterre actuelle.
Narré par Kathy, maintenant âgée de 31 ans, Auprès de moi toujours met en scène les tentatives de Kathy pour composer avec son enfance à l’école Hailsham en apparence idyllique et avec le destin inévitable qui l’attend, elle et ses amis, dans ce vaste monde. Une histoire d’amour, d’amitié et de souvenirs, Auprès de moi toujours est empreint d’un sentiment illustrant la fragilité de la vie.

Extrait : 

My name is Kathy H. I'm thirty-one years old, and I've been a carer now for over eleven years. That sounds long enough, I know, but actually they want me to go on for another eight months, until the end of this year. That’ll make it almost exactly twelve years. Now I know my being a carer so long isn’t necessarily because they think I’m fantastic at what I do. There are some really good carers who’ve been told to stop after just two or three years. And I can think of one carer at least who went on for all of fourteen years despite being a complete waste of space. So I’m not trying to boast. But then I do know for a fact they’ve been pleased with my work, and by and large, I have too. My donors have always tended to do much better than expected. Their recovery times have been impressive, and hardly any of them have been classified as “agitated,” even before fourth donation. Okay, maybe I am   boasting now. But it means a lot to me, being able to do my work well, especially that bit about my donors staying “calm.” I’ve developed a kind of instinct around donors. I know when to hang around and comfort them, when to leave them to themselves; when to listen to everything they have to say, and when just to shrug and tell them to snap out of it.
Anyway, I’m not making any big claims for myself. I know carers, working now, who are just as good and don’t get half the credit. If you’re one of them, I can understand how you might get resentful—about my bedsit, my car, above all, the way I get to pick and choose who I look after. And I’m a Hailsham student—which is enough by itself sometimes to get people’s backs up. Kathy H., they say, she gets to pick and choose, and she always chooses her own kind: people from Hailsham, or one of the other privileged estates. No wonder she has a great record. I’ve heard it said enough, so I’m sure you’ve heard it plenty more, and maybe there’s something in it. But I’m not the first to be allowed to pick and choose, and I doubt if I’ll be the last. And anyway, I’ve done my share of looking after donors brought up in every kind of place. By the time I finish, remember, I’ll have done twelve years of this, and it’s only for the last six they’ve let me choose.
And why shouldn’t they? Carers aren’t machines. You try and do your best for every donor, but in the end, it wears you down. You don’t have unlimited patience and energy. So when you get a chance to choose, of course, you choose your own kind. That’s natural. There’s no way I could have gone on for as long as I have if I’d stopped feeling for my donors every step of the way. And anyway, if I’d never started choosing, how would I ever have got close again to Ruth and Tommy after all those years?




Voici une traduction personnelle de l'extrait ci-dessus :

Je m’appelle Kathy H. J’ai trente-et-un ans, et je suis soignante depuis maintenant plus de onze ans. Ça semble assez long, je sais, mais en fait ils veulent que je continue encore huit mois, jusqu’à la fin de l’année. Ça fera presque pile douze ans. Bien sûr, je sais que le fait qu’ils m’aient gardée en temps que soignante aussi longtemps ne veut pas dire qu’ils trouvent que je suis fantastique dans ce que je fais. Il y a de très bons soignants à qui on a demandé d’arrêter après seulement deux ou trois ans d’activité. Et je peux me rappeler au moins d’un soignant qui a travaillé pendant quatorze ans alors qu’il était totalement inutile et prenait de la place pour rien. Donc je n’essaye pas de me vanter. Mais maintenant, je sais qu’ils étaient satisfaits de mon travail, et dans l‘ensemble, moi aussi. Mes donneurs ont toujours été bien meilleurs que prévu. Leurs périodes de récupération ont été impressionnantes, et presque aucun n’a été classifié comme « agité » même avant leur quatrième donation. Okay, peut-être que là, je me la pète un peu. Mais ça compte beaucoup pour moi, d’être capable de faire mon travail correctement, particulièrement le fait que mes donneurs restent « calmes ». J’ai développé une sorte d’instinct au contact des donneurs. Je sais quand je dois être près d’eux et les réconforter, quand je dois laisser seuls, face à eux-mêmes ; quand je dois écouter tout ce qu’ils ont à dire, et quand hausser les épaules et leur dire de se secouer.
Peu importe, je ne suis pas en train de faire réclamations pour ma personne. Je connais des soignants, qui travaillent en ce moment, qui sont tout aussi bon et à qui on ne donne pas la moitié de la reconnaissance que j’ai. Si vous êtes l’un d’eux, je comprends que vous puissiez être jaloux – de mon studio, de ma voiture, et par-dessus tout, du fait que je puisse choisir de qui je souhaite m’occuper. Et que je sois une élève de Hailsham – ce qui suffit parfois pour se mettre des gens à dos. Ils disent, Kathy H., elle a le droit de choisir et elle choisit toujours des gens comme elle : soit ils sont de Hailsham soit d’une autre école privilégiée. Ça m’étonne pas qu’elle est un bon dossier. Je l’ai suffisamment entendu dire, et je suis sûre que vous l’avez entendu dire encore plus, et peut-être que ça cache un fond de vérité. Mais je ne suis pas la première à avoir le droit de choisir, et je doute que je sois la dernière. Et, de toute façon, j’ai fait ma part en m’occupant de mes donneurs qui venaient de toutes horizons. Avant que je finisse, souvenez-vous, j’aurais fait ça pendant douze ans, et c’est seulement depuis les six dernières années qu’ils m’autorisent à choisir.

Et pourquoi ne me laisseraient-ils pas faire ? Les soignants ne sont pas des machines. On essaye toujours de faire de notre mieux pour chaque donneur , mais au final, on s’use. On ne possède ni la patience ni l’énergie illimitées. Donc quand on a finalement la chance de choisir, bien sûr, on choisit des gens comme nous. C’est normal. Je n’aurais jamais pu continuer aussi longtemps si j’avais arrêté de ressentir quoi que ce soit pour mes donneurs, à chaque étape de leurs donations. Et puis, si je n’avais jamais pu choisir, comment j’aurais pu me rapprocher à nouveau de Ruth et Tommy après toutes ces années ?


Extrait du chapitre 1


Mon avis : 

Je n'avais pas vraiment d'attente pour ce livre mais au final j'ai été agréablement surprise. J'ai aimé l'écriture qui entraîne le lecteur dans ce monde et dans cette sorte de confession, de narration des mémoires de Kathy qui fait qu'on se sent proche des personnages, comme un ami proche. Ce qui est étonnant, c'est que Kathy prend vraiment (vraiment!) son temps pour raconter sa jeunesse puis sa vie d'adulte en tant que clone, dans une société où elle n'est vue que comme une banque d'organes, et c'est en soit une vie assez monotone, pas d’événements spectaculaires. On pourrait donc penser qu'il y aurait beaucoup de longueurs mais personnellement cela ne m'a pas dérangé, j'ai aimé ce rythme lent semblable à une discussion (peut-être plus à un monologue) entre amis. J'ai aimé suivre le mystère qui plane tout au long de l'histoire sans qu'on sache réellement ce que c'est. 

Kathy est personnage qui semble réellement bon, Tommy aussi semble être quelqu'un de profondément gentil alors que leur amie Ruth est clairement une peste. J'ai passé le roman entier à me demander comment Tommy et Kathy pouvaient être amis avec une telle personne... Et... j'avoue ne toujours pas avoir la réponse...

J'ai littéralement adoré le moment où le titre prend tout son sens à un moment bien précis du livre. J'ai trouvé que c'était une très bonne idée, car finalement, beaucoup d'éléments tournent autour de ça.

En plus d'être bien écrit, ce livre vous fait réfléchir... En effet on nous présente ici des clones qui ne n'existent que pour soigner les "vrais" humains. Ils sont donc considérés comme inférieurs, comme n'ayant pas d'âmes, ils font peur aux humains... Et en tant que lecteurs, on se rend très rapidement compte à quel point Kathy est humaine, c'est d'autant plus déstabilisant quand on découvre comment elle est considérée dans la société. Et vous, comment réagiriez vous si dans votre monde vous étiez confrontez à des clones? Seraient-ils traités comme votre égal? Les considéreriez vous inférieurs ? 


Ma note :

15/20


Infos complémentaires :

Genre : Science-fiction
Editions : Faber & Faber
Date de parution : 2005
Nombre de pages : 282

Ce livre est disponible en version française aux éditions Folio sous le titre Auprès de moi toujours, traduit par Anne Rabinovitch.

vendredi 15 mars 2019

Bilan Février 2019

Hey ! On se retrouve pour faire le bilan du mois de Février. J'ai, contrairement à d'habitude, très peu lu ce mois. J'ai seulement lu 5 livres donc le bilan va être très rapide. (Si vous cliquez sur les couvertures des livres, vous aurez mon article complet sur le livre)



Ma première lecture du mois a été Neuromancien, le premier tome de la trilogie La Conurb, écrit par William Gibson. C'est un livre de science-fiction que j'ai dû lire pour les cours. Je ne m'y serai probablement pas intéressée de moi-même, mais je dois dire que je suis plutôt contente d'avoir fait cette lecture, même si elle était loin d'être parfaite. J'ai bien aimé en soit, mais je ne suis pas sûre de lire la suite... On se retrouve projeté dans un monde futuriste saturé par la technologie, surpeuplé et assez complexe. Si l'intrigue du livre est assez sympathique, il y a beaucoup de longueurs et les personnages ne sont pas particulièrement attachants. L'univers du livre est parfois difficile à comprendre et à suivre mais très riche et plutôt intéressant. Même si j'ai eu l'envie de sauter quelques passages, je voulais quand même connaître le dénouement final. Au final, ce n'est pas un mauvais roman, mais il n'est pas bon non plus, d'après moi...
Ma note: 14/20



Puis j'ai enchaîné avec une suite de saga jeunesse que j'apprécie énormément: Les sorcières des marais, le quatrième tome de Malenfer, par Cassandra O'Donnell. Et ce tome-ci ne m'a pas du tout déçue. C'est d'ailleurs mon préféré pour l'instant. Je ne vais pas trop en dire pour ne pas spoiler les tomes précédents. On suit Gabriel et Zoé dans leurs péripéties pour survivre et trouver des alliés dans ce monde magique. On entre donc dans un nouveau paysage: le marais de Houquelande, rempli de sorcières, mais sont-elles bienveillantes ou méchantes et traîtresses ? Ce tome-ci est pour moi le plus sombre des quatre. J'adore vraiment les personnages de cette saga et je suis passée par de nombreuses émotions alors que le livre est très court (j'avoue, j'ai lâché une larmichette...). C'est vraiment une très bonne saga jeunesse fantasy à mon goût. C'est probablement ma meilleure lecture du mois de Février. Laissez vous prendre par ce monde et ses personnages attachants.
Ma note: 18/20




Ensuite, encore pour les cours, j'ai lu The Handmaid's Tale (La servante écarlate) de Margaret Atwood. Je suis vraiment contente d'avoir eu à le lire. Ça faisait un moment que je souhaitais me faire un avis et je dois avouer que j'ai plutôt bien aimé. C'est une dystopie assez poussée et assez flippante car très réaliste et on sent que ce qui se passe dans le livre pourrait facilement se réaliser dans un futur proche. J'étais très étonnée parce qu'il ne se passe pas grand chose en soi, c'est assez fouillis dans l'ordre des choses (mais c'est voulu) et pour autant je ne me suis pas ennuyée! Je me faisais régulièrement la réflexion: "mais il se passe rien là, c'est bizarre, ça me plaît quand même...". C'est donc à mon avis plutôt un gage de qualité quant à l'écriture de l'autrice. Si vous avez envie d'être un peu effrayé, de prendre conscience des possibles dérives de notre monde, ce livre est pour vous.
Ma note: 16/20



Puis, j'ai lu le premier tome de la saga Perfect, écrite par Helena Duggan: A place called Perfect. C'est une série jeunesse dont j'attendais beaucoup et malheureusement j'ai été un peu déçue... On suit Violette et ses parents qui emménagent dans la ville parfaite de Perfect, car le papa de Violette y a un nouveau travail. Malheureusement, cette ville si parfaite en apparence est en fait un énorme mensonge... Violette va découvrir de sombres secrets sur la ville et devra sauver son papa et toute la ville. L'autrice a inventé des choses assez glauques auxquelles je ne m'attendais pas dans un livre jeunesse. Malheureusement pour moi, passé le premier tiers, je me suis ennuyée et j'ai continué le livre seulement pour connaître la fin. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de longueurs et que l'action finale mettait une éternité à se mettre en place. Je ne pense pas que le livre soit mauvais mais il y a quand même d'importants bémols pour moi. J'ai déjà le tome 2 en ma possession car j'ai acheté les deux tomes en même temps (je regrette un peu là) et je ne sais pas encore si je la lirais ou non.
Ma note: 13/20



Et pour finir j'ai lu Jefferson de Jean-Claude Mourlevat qui est un roman jeunesse très bien exécuté. On fait face à un crime au pays des animaux mais ce livre est en fait bien plus qu'un simple polar: c'est un livre engagé pour la cause animale. Et c'est extrêmement bien traité: ce n'est pas trop lourd car le livre est savamment écrit et mélange parfaitement les moments drôles, les moments émouvants et les moments plus sombres et plus durs. Les personnages sont vraiment bien fait, très attachants avec beaucoup de diversité dans les caractères. L'écriture de Jean-Claude Mourlevat est vraiment très agréable car très fluide. Je vous invite vraiment à lire ce roman et à le faire lire aux enfants de votre entourage, vous pourrez discuter avec eux du roman et de leur point de vue sur la cause animale. En plus de nous faire réfléchir, on passe un excellent moment avec les personnages. Je ne sais quoi ajouter pour que vous lisiez que ce livre, mais lisez-le !
Ma note: 16/20


Au final c'était plutôt un bon mois avec l'excellent tome 4 de Malenfer et la très bonne surprise qu'a été The Handmaid's Tale. La vraie déception du mois c'est bien sûr A place called perfect mais c'est probablement parce que j'en attendais trop... Et vous quels sont vos coups de cœur et déceptions du mois de février ?

jeudi 14 mars 2019

Jefferson | Jean-Claude Mourlevat



Résumé : 

Jefferson, jeune hérisson plein d'entrain, vit au pays des animaux. Ce matin-là, il se rend chez le coiffeur, car il est grand temps de se faire rafraîchir la houppette! Mais en arrivant au salon Défini'tif, Jefferson découvre une scène terrifiante: Edgar le blaireau, son coiffeur, est parterre, une paire de ciseaux plantées dans la poitrine... Qui a commis ce crime abominable? L'enquête mène au pays des hommes. Hélas.


Extrait : 

Le jeune hérisson Jefferson Bouchard de La Poterie acheva de ranger son logis en chantonnant des petits pom… pompom… pompom… à la façon des gens qui sont de très bonne humeur. Quand tout fut parfaitement en ordre, la balayette époussetée à la fenêtre et la pelle à ordures raccrochée à son clou, il programma son four afin que ses pommes de terre à la crème soient cuites à point pour son retour. Puis il enfila son veston, le boutonna au milieu, notant par la même occasion que cela faisait des plis dans le tissu à cause de son petit bedon qui poussait vers l’avant. Il faudrait qu’il freine un peu sur les gâteaux secs.
Il s’aspergea de parfum Sous-bois, laça dans l’entrée ses chaussures parfaitement cirées en posant tour à tour son pied droit puis son pied gauche sur le tabouret prévu pour cela, attacha son sac à dos sur ses épaules et sortit. Ce qui le mettait en joie ce matin-là était peu de chose : il avait décidé de se rendre chez son coiffeur. Ça lui avait sauté aux yeux alors qu’il faisait sa toilette : sa gracieuse houppette était en bataille. Or, il détestait avoir l’air négligé. Voilà : il irait en ville se faire rafraîchir la houppette !
Et il en profiterait pour rendre à la bibliothèque le livre emprunté la semaine précédente, un roman d’aventures qui s’appelait Seul sur le fleuve. L’action se déroulait sur le fleuve Orénoque et le héros, un jeune humain nommé Chuck, surmontait toutes les épreuves avec un courage indomptable. Solitude, faim, soif, moustiques, Indiens, pluies torrentielles, chaleur accablante, animaux sauvages, il venait à bout de tout.
Sa couverture bien tirée jusque sous le menton, sa tasse de tisane fumante sur la table de nuit, Jefferson se prenait pour Chuck et se surprenait parfois à serrer les poings et à écarquiller les yeux pendant sa lecture. En tout cas, le roman l’avait tenu éveillé deux nuits de suite jusqu’au matin. Il avait particulièrement adoré le passage où Chuck, perdu en forêt, cherche son chemin en appliquant la technique de l’étoile. On part au hasard dans une direction, on marche droit sur cinquante pas et si on ne trouve rien, on revient à son point de départ pour tenter sa chance ailleurs. Il avait aussi aimé le terrible passage où Chuck, affamé, décide de tuer son chien pour le manger et survivre, mais au dernier moment il a pitié, il éclate en sanglots et épargne la pauvre bête. En lisant ces pages, Jefferson avait dû passer la main sous son oreiller, y prendre son mouchoir et s’essuyer les yeux. Plus loin dans l’histoire, le chien sauvait la vie de Chuck, lui rendant ainsi la pareille. Jefferson, là encore, avait pleuré. C’est un des avantages qu’il y a à vivre seul : on peut chanter fort et faux, se promener tout nu, manger quand on en a envie et pleurer à son aise.

Extrait du chapitre 1


Mon avis : 

J'ai beaucoup aimé ce livre ! Il est, d'après moi, très bien écrit! L'écriture de Jean-Claude Mourlevat est très fluide, c'est très agréable. J'ai aimé que l'auteur écrive un roman qui semble être un polar pour y évoquer d'autres thèmes importants comme la souffrance animale dans les abattoirs notamment. 

L'enquête sur le meurtre d'Edgar le blaireau est vraiment chouette, le fait qu'elle soit accompagnée d'un voyage pour les animaux pouvant parler au pays des humains rend l'affaire moins lourde et permet de mieux connaitre et apprécier les personnages. J'ai aussi beaucoup aimé cette distinction faite par l'auteur entre humains, animaux "basiques" et animaux dotés de la parole et donc considérés comme plus intelligents et plus évolués que les animaux classiques. Cela permet de renforcer l'argumentaire sur la souffrance animale avec le point de vue des animaux comme Jefferson ou son acolyte Chuck. 

J'ai vraiment aimé les personnages des animaux personnifiés, ils sont drôles, super attachants et avec de vraiment chouettes personnalités, ils respirent tous la bonté, ça donne envie d'aller vivre avec eux au pays pays des animaux. 
L'auteur arrive très bien à équilibrer les passages sombres et les passages plus légers et drôles dans le livre ce qui donne un résultat final très harmonieux à mes yeux. On passe de moments de rires à des moments vraiment plus sérieux, et c'est vraiment très bien exécuter par l'auteur.

Je conseille vraiment ce livre à tout le monde et je pense qu'il est très bien car il permet d'ouvrir la discussion avec les plus jeunes sur la condition animale. Même si vous n'êtes pas clairement intéressés par la cause animale, l'histoire est vraiment chouette donc n'hésitez pas !


Ma note :

16/20


Infos complémentaires :

Genre : Jeunesse, Polar
Editions : Gallimard (Jeunesse)
Date de parution : 2018
Nombre de pages : 272

jeudi 7 mars 2019

A place called Perfect | Helena Duggan


Tome 1 de Perfect


Résumé : 

Violet never wanted to move to Perfect.
Who wants to live in a town where everyone has to wear glasses to stop them going blind? And who wants to be neat and tidy and perfectly behaved all the time?
Violet quickly discovers there's something weird going on in the town - she keeps hearing voices, her mam is acting strange and her dad has disappeared.
When she meets Boy she realizes that her dad is not the only person to have vanished... and that the mysterious Watchers are guarding a perfectly creepy secret!


Voici une traduction personnelle du résumé ci-dessus :

Violette n’a jamais souhaité emménager à Perfect.
Qui voudrait vivre dans une ville où tout le monde est obligé de porter des lunettes pour ne plus être aveugle ? Et qui voudrait être un maniaque de la propreté et du rangement et se comporter parfaitement en tout temps ?
Violette découvre rapidement que quelque chose de bizarre se trame en ville – elle n’arrête pas d’entendre des voix, sa maman se comporte bizarrement et son papa a disparu.
Quand elle rencontre Gamin, elle réalise que son père n’est pas le seul à s’être volatilisé… et que les mystérieux Gardiens gardent un secret complètement flippant!



Extrait : 

He waited. Hidden by dusk and the garden bushes against the bark of an oak tree. Watching. The spot gave him full view of the house and gravel driveway.
Worrying about being seen felt weird.
Perfect had been alive with the news of Doctor Eugene Brown's arrival for weeks. The doctor would help. Boy knew it, more than he'd ever known anything. He just had to get to the man before he changed.
As night closed in, George and Edward Archer strode by and mounted the stone steps to the house. The place lit up and Boy watched them move around inside.
Suddenly light darted across the grass by his feet and Boy pulled back further into the shadows. A silver car crunched along the driveway towards him and stopped. His heartbeat quickened. The engine purred to silence.
The large door of the house opened and the Archer twins stood silhouetted in the light from the hallway. As Boy watched, statue still, a shiver danced down his spine. 
A man got out of the drivers' seat; a woman from the passenger's side.
He hadn't imagined the doctor would have company. The woman looked nervous, staring across the roof of the car at the man. He smiled awkwardly at her then walked towards the twins, greeting them with a handshake. The woman followed and the four of them disappeared inside.
Boy ventured a little out of the shadows, stopping short as the doctor called "Violet. Come in from the car, pet, it's chilly out there."
The back door of the car opened a little, then quickly slammed shut as a breeze rustled the leaves above him.
Boy held his breath and pulled back into hiding. The car door swung open again, and this time a small, frightened girl dashed out across the gravel towards the house.
Boy couldn't help laughing. She sped up, jumped the steps and rushed in through the front door, banging it shut behind her and plunging the yard back into darkness. 


Voici une traduction personnelle du résumé ci-dessus :

Il attendait. Caché dans la pénombre et dans les buissons du jardin contre l’écorce d’un chêne. Observant. Le lieu lui permettait de voir la maison et l’allée en gravier en entier.
Avoir peur d’être vu semblait bizarre.
Perfect s’était animée à l’annonce de l’arrivée de Docteur Eugène Brown depuis des semaines. Le docteur les aidera. Gamin le savait plus que tout. Il devait juste entrer en contact avec lui avant qu’il ne change.
Alors que la nuit tombait, George et Edward Archer arrivèrent à grands pas et montèrent les marches en pierre de la maison. Ils allumèrent la lumière et Gamin les regarda circuler dans la maison. Soudainement, une lumière darda ses rayons sur l’herbe, près de Gamin et il recula encore plus dans l’ombre. Une voiture argentée crissa sur l’allée et s’arrêta. Son coeur s’emballa. Le moteur s’arrêta et le silence revint.
La porte d’entrée de la maison s’ouvrit et la silhouette des jumeaux Archer se dessina dans la lumière. Alors que Gamin regardait, aussi immobile qu’une statue, un frisson lui parcourra l’échine.
Un homme sortit de la voiture, côté conducteur, et une femme du côté passager.
Il n’avait pas imaginé que le docteur serait accompagné. La femme semblait nerveuse, fixant son mari par dessus le toit de la voiture. Il lui sourit maladroitement puis s dirigea vers les jumeaux, les saluant en leur serrant la main. La femme les suivit et les quatre disparurent dans la maison.
Gamin s’aventura un peu en dehors des ombres, s’arrêtant brusquement lorsque le docteur appela « Violette. Sors de la voiture et viens à l’intérieur mon cœur, il fait plutôt froid dehors. »
La porte arrière de la voiture s’ouvrit un peu, puis se referma précipitamment lorsqu’une brise souffla et fit bruisser les feuilles au-dessus de lui.
Gamin retint sa respiration et recula dans sa cachette. La porte de la voiture s’ouvrit à nouveau, et cette fois, une petite fille effrayée fila à travers l’allée en gravier vers la maison.
Gamin ne résista pas à l’envie de rire. Elle accéléra, sauta les marches et se précipita à l’intérieur de la maison, claquant la porte derrière elle et plongeant ainsi à nouveau la cour dans le noir.


Extrait du chapitre 1


Mon avis : 

J'ai été si déçue par ce livre... Ce n'est pas un mauvais livre... mais j'en attendais probablement trop, et au final je me suis beaucoup ennuyée... 

L'intrigue de base est pourtant vraiment intéressante mais l'auteure fait durer le suspense beaucoup trop longtemps... Au moment où l'on est censé se retrouver au coeur de l'action, celle-ci prend beaucoup trop de temps à se mettre en place et à se développer, ce qui enlève tout l'intérêt de l'action. 

Le seul élément qui m'ait vraiment surpris est à quel point certaines idées de l'auteure était glauque et tordu (on parle quand même de plantes avec des yeux à la place de la fleur hein...vous pouvez d'ailleurs les observer sur la couverture).

Aucun des personnages n'est vraiment attachant... Excepté peut-être Boy/Gamin, mais c'est simplement parce qu'il est mignon. Il n'y a aucune évolution dans les personnages le long du livre. Violette, qui pourrait être très attachante, est au final peu réaliste à mon goût. 

Passée le premier tiers je me suis clairement ennuyée, j'ai continué parce que j'avais l'espoir que l'action reprendrait le dessus (mais non) et je voulais quand même avoir le dénouement final. Il y avait beaucoup trop de longueurs... Et je m'imagine difficilement réussir à le terminer en étant plus jeune...

Pour moi, il y a vraiment de bonnes idées dans le livre mais elles sont exécutées un peu maladroitement...

Je n'ai pas grand chose à dire de plus... Vous pouvez quand même tenter de le lire et peut-être que vous accrocherez plus que moi, mais personnellement je ne vous le conseille pas plus que ça...

J'ai déjà le second tome dans ma poche (achat impulsif regrettable à ce jour mais bon), je vais lui donner une chance mais j'ai beaucoup moins d'espoir (je risque moins d'être dessus comme ça).


Ma note :

13/20


Infos complémentaires :

Genre : Jeunesse, Fantastique
Editions : Usborne
Date de parution : 2017
Nombre de pages : 352

mardi 5 mars 2019

The Handmaid's Tale | Margaret Atwood


Tome 1 de The Handmaid's Tale


Résumé : 

The Republic of Gilead offers Offred only one function: to breed. If she deviates, she will, like dissenters, be hanged at the wall or sent out to die slowly of radiation sickness. But even a repressive state cannot obliterate desire - neither Offred's nor that of the two men on which her future hangs.

Brilliantly conceived and executed, this powerful vision of the future gives full rein to Margaret Atwood's irony, wit and astute perception.



Voici une traduction personnelle du résumé ci-dessus :

La république de Gilead offre une unique fonction à Defred: procréer. Si elle s'écarte de son devoir, elle sera, comme les dissidents, pendue au mur ou envoyée en dehors du pays où elle mourra lentement à cause des radiations. Mais même un état répressif ne peut détruire le désir - ni celui de Defred, ni celui des deux hommes sur lesquels son futur repose.

Brillamment conçu et exécuté, cette vision percutante du futur laisse libre cours à l'ironie, au bon sens et à la perception ingénieuse de Margaret Atwood.




Extrait : 

We slept in what had once been the gymnasium. The floor was of varnished wood, with stripes and circles painted on it, for the games that were formerly played there; the hoops for the basketball nets were still in place, though the nets were gone. A balcony ran around the room, for the spectators, and I thought I could smell, faintly like an afterimage, the pungent scent of sweat, shot through with the sweet taint of chewing gum and perfume from the watching girls, felt-skirted as I knew from pictures, later in mini-skirts, then pants, then in one earring, spiky green-streaked hair. Dances would have been held there, the music lingered, a palimpsest of unheard sound, style upon style, an undercurrent of drums, a forlorn wail, garlands made of tissue-paper flowers, cardboard devils, a revolving ball of mirrors, powdering the dances with a snow of light.
There was old sex in the room and loneliness, and expectation, of something without a shape or name. I remember that yearning, for something that was always about to happen and was never the same as the hands that were on us there and then, in the small of the back, or out back, in the parking lot, or in the television room with the sound turned down and only the pictures flickering over lifting flesh.
We yearned for the future. How did we learn it, that talent for insatiability? It was in the air; and it was still in the air, an afterthought, as we tried to sleep, in the army cots that had been set up in rows, with spaces between so we could not talk. We had flannelette sheets, like children's, and army-issue blankets, old ones that still said U.S. We folded our clothes neatly and laid them on the stools at the ends of the beds. The lights were turned down but not out. Aunt Sara and Aunt Elizabeth patrolled; they had electric cattle prods slung on thongs from their leather belts.
No guns though, even they could not be trusted with guns. Guns were for the guards, specially picked from the Angels. The guards weren't allowed inside the building except when called, and we weren't allowed out, except for our walks twice daily, two by two around the football field which was enclosed now by a chain-link fence topped with barbed wire. The Angels stood outside with their backs to us. They were objects of fear to us, but of something else as well. If only they would look. If only we could talk to them. Something could be exchanged, we thought, some deal made, some trade-off, we still had our bodies. That was our fantasy.
We learned to whisper almost without sound. In the semi-darkness we could stretch out our arms, when the Aunts weren't looking, and touch each other's hands across space. We learned to lip-read, our heads flat on the beds, turn sideways, watching each other's mouths. In this way we exchanged names, from bed to bed.
Alma. Janine. Dolores. Moira. June.



Voici une traduction personnelle de l'extrait ci-dessus :

Nos dormions dans ce qui avait été auparavant le gymnase. Le sol était en bois vernis, avec des lignes et des cercles peints dessus, pour les jeux auxquels on jouait ici avant; les anneaux pour les paniers de basket étaient toujours en place, bien que les filets aient disparu. Des gradins en hauteur couraient autour de la pièce, pour les spectateurs, et je crus sentir légèrement, comme une image résiduelle, l'odeur âcre de la transpiration mélangée à celle du chewing-gum et du parfums des jeunes spectatrices, portant d'abord des jupes feutrées, de ce que j'avais pu voir sur des photos, puis des mini-jupes, puis des pantalons et enfin n'ayant plus qu'une boucle d'oreille et une crête striée de vert sur la tête. Des bals avaient dû avoir lieu ici, la musique y persistait, un palimpseste de sons non entendus, un style après l'autre, une batterie en fond, un gémissement désespéré, des guirlandes de fleurs en papier, des démons en carton, une boule à facette, saupoudrant les danse d'une pluie de lumière. On sentait encore les ébats passés dans la pièce et la solitude, et l'attente, de quelque chose d'informe et sans nom.Je me souviens de ce désir, pour quelque chose qui allait systématiquement avoir lieu et n'était jamais pareil, alors que les mains étaient sur nous, ici et là, dans le creux des reins, ou à l'arrière d'une voiture, sur un parking, ou dans une salle télé avec le son au plus bas et seulement les images défilant sur les chairs exposées.
Nous désirions ardemment notre futur. Comment l'avons nous appris, ce don d'insatiabilité? C'était dans l'air, et c'étais encore dans l'air, comme une arrière-pensée alors que nous essayions de dormir, dans les lits de camps de l'armée installés en rangée avec un espace entre chaque lit afin que nous ne puissions pas communiquer. Nos avions des draps de flanelle, comme ont les enfants, et des couvertures de l'armée, des vieilles, avec encore écrit US dessus. Nous pliions nos vêtements soigneusement et les posions sur les tabourets au pied de nos lits. Les lumières étaient éteints mais pas à l'extérieur. Tante Sara et Tante Elisabeth patrouillaient; elles avaient des bâtons électriques comme pour le bétail, accroché à l'aide d'une lanière à leurs ceintures.
Pas d'armes cependant, même à elles on ne pouvait leur faire confiance avec un pistolet. Les armes étaient réservées aux gardes, spécialement choisis parmi les Anges. Les gardes n'étaient pas autorisés à pénétrer à l'intérieur du bâtiment sauf s'ils y étaient appelés, et nous, nous n'étions pas autorisées à sortir, excepté pour nos deux promenades quotidiennes, deux par deux autour du terrain de football qui était maintenant clôturé par une barrière en maillons de chaînes et surmontée par du fil barbelé. Les Anges se tenaient à l'extérieur, dos à nous. Ils étaient une source de peur pour nous, mais aussi de quelque chose d'autre. Si seulement ils pouvaient regarder. Si seulement nous pouvions leur parler. Nous pensions que l'on pourrait échanger quelque chose, faire un deal, un compromis, nous avions toujours nos corps. C'était notre fantasme.
Nous avons appris à chuchoter en émettant presque aucun son. Dans la pénombre, nous pouvions étendre nos bras, quand les Tantes ne regardaient pas, et toucher les mains des autres. Nous avons appris à lire sur les lèvres, nos têtes bien à plat sur nos lits, allongées sur le côté, regardant la bouche des autres. De cette manière nous avons échangé des noms, d'un lit à l'autre. Alma. Janine. Dolorès. Moira. June.



Extrait de Part I: Night, Chapter 1


Mon avis : 

J'ai été très agréablement surprise par ce bouquin! J'avais essayé, il y a un an ou deux, de le lire, mais je n'avais pas du tout réussi à accrocher. Et là, à ma grande surprise, j'ai vraiment aimé le lire et y retourner plusieurs fois dans la journée, par petites touches. 

L'histoire en elle même est plutôt glaçante, avec une réalité toujours d'actualité qui fait froid dans le dos quand on sait que le livre a été écrit dans les années 1980. Cette théocratie patriarcale où les femmes sont assignées à des rôles bien précis, dont, le plus flippant à mes yeux, celui des servantes écarlates qui ne sont là que pour être fécondées, est carrément flippant et donne un éventuel aperçu du futur, qui on l'espère profondément ne se réalisera jamais.

Ce qui est assez impressionnant avec ce roman (et un peu flippant quand même, quand on y pense) c'est que tous les éléments de l'histoire ont déjà eu lieu sur Terre à un moment donné ou dans un espace donné (et si je ne dis pas de bêtises c'est aussi le cas pour les autres fictions de Margaret Atwood).

Une autre chose qui m'a un peu déroutée, c'est le fait que, au final, durant tout le livre, il ne se passe pas grand chose, mais c'est quand même captivant! C'est donc plutôt un gage de qualité. On a vraiment envie de voir comment l'histoire va se terminer.

Les personnages en soit ne sont pas particulièrement attachants mais ce n'est vraiment pas dérangeant, les personnages, pour moi, ne servent ici qu'à délivrer l'histoire.

La trame de l'histoire peut paraître un peu floue car Margaret Atwood utilise beaucoup de flashbacks et l'histoire est donc un peu décousue, mais c'est totalement voulu et cela se confirme avec les dernières pages du livre.
J'ai beaucoup répété que c'était flippant, glaçant, mais je tiens à préciser que ce n'est pas à la manière d'un thriller ou d'un policier, c'est simplement glaçant de vérité quand on voit toutes les petites similitudes avec le monde actuel.

Ce livre peut vous faire réfléchir sur la société actuelle et les dérives qui pourraient facilement apparaître. 

C'était vraiment une lecture surprenante et intéressante et je suis vraiment contente d'avoir eu à la lire pour les cours, ça m'a forcée à me plonger dedans et vraiment je ne suis pas déçue. Je vous conseille ce livre, mais soyez prêt à faire face à des éléments dérangeants!


Ma note :

16/20


Infos complémentaires :

Genre : Science-fiction, dystopie
Editions : Vintage (Classics)
Date de parution : 2017
Nombre de pages : 324

Une version française existe aux éditions Robert Laffont sous le titre La servante écarlate, traduit par Sylviane Rué.

dimanche 3 mars 2019

Les sorcières des marais | Cassandra O'Donnell


Tome 4 de Malenfer (Tome 1 du Cycle 2: Terre de Magie)

Attention cet article peut contenir des spoilers si vous n'avez pas lu les tomes précédents, notamment dans les parties Résumé et Extrait.

Résumé : 

Gabriel et Zoé se sont cachés dans les Terres de magie, après la disparition de leur ville Wallangar et de leurs amis. Parmi les sorcières des marais de Houquelande, ils découvrent un nouveau monde régi par ses propres règles. Alors que Zoé semble prendre conscience de son immense pouvoir, Gabriel doit l'aider à maîtriser mieux sa force pour défendre leurs amis. Un grand défi les attend...

Extrait : 

Zoé fronça les sourcils d’un air mécontent tandis qu’elle regardait son frère Gabriel sauter sur le dos d’Elzmarh, son terrifiant dragon.
— Zoé, pousse-toi ! On décolle ! hurla Gabriel tandis qu’Elzmarh déployait ses gigantesques ailes.
La bête mesurait près d’une trentaine de mètres, sa peau était entièrement recouverte d’écailles noires, ses griffes étaient aussi longues et acérées que la plus coupante des épées et son regard était si froid et si cruel qu’il vous glaçait le sang. Zoé avait beau y penser, elle ne comprenait vraiment pas ce que son frère pouvait bien trouver à ce monstre.
— Descends de ce dragon ! Tu dois nous aider à préparer le camp pour la nuit, gronda Zoé.
Gabriel secoua la tête.
— Désolée Zoé, mais vous allez devoir vous passer de moi : c’est l’heure de la chasse.
Zoé écarquilla les yeux. Leurs compagnons de voyage étaient tous afférés à ramasser du bois, à préparer le repas ou même à s’occuper des chevaux. Gabriel ne comptait tout de même pas les laisser remplir toutes ces tâches sans même lever le petit doigt ?
— Ne sois pas aussi égoïste, il y a des tas de choses à faire ici.
— Je sais, mais Elzmarh doit absolument se nourrir. Ne m’en veux pas, d’accord ? répondit Gabriel tandis que le dragon s’élevait déjà dans les airs.
Zoé n’en croyait pas ses yeux. Ah non, là vraiment il dépassait les bornes ! Elle plaça ses mains en porte-voix et elle se mit à hurler.
— Reviens ! Reviens ici tout de suite !!!
— Inutile de t’époumoner, ils sont déjà trop loin, ton frère ne peut plus t’entendre… remarqua Mme Elfie en lui posant une main sur l’épaule.
La femme Elfe était vêtue d’une robe de cuir marron et d’une cape. Elle portait un arc dans le dos et un poignard à la taille. De longs cheveux blonds tressés encadraient son beau visage, où s’affichait un joli sourire.
— Pff, quelle tête de mule ! Ce qu’il peut m’énerver ! répliqua Zoé en tapant rageusement du pied.
— Bah, nous pouvons très bien nous débrouiller sans lui, tu ne devrais pas t’en faire pour ça…
Zoé jeta un coup d’œil aux autres. Le nain, M. Plexus, était en train de ramasser des branches à la lisière de la clairière ; Mme Laurence, la sorcière, préparait une soupe dans une marmite ; M. Popescu, le Walligow, volait à la recherche de fruits et de baies ; M. Licantropus, le loup-garou, faisait boire les chevaux ; Batavius, le sorcier-lune de Gazmoria, était occupé à lire une carte tandis que Ysallandrill, l’Elfe de glace guérisseur, soignait une coupure sur la jambe de la Troll, Mme Cranechauve.

Extrait du chapitre 1: La forêt d'émeraudes


Mon avis : 

La saga Malenfer est clairement l'une de mes préférées en jeunesse. Et ce tome 4 est définitivement mon préféré pour l'instant. Je ne veux pas trop vous en dire, mais on suit une fratrie de deux, Gabriel et Zoé qui sous leurs apparences d'enfants sont en fait des personnes dotées de pouvoirs extraordinaires. 

Chaque roman est plutôt court (un peu moins de 300 pages à chaque fois) et c'est ce qui me frustre le plus à chaque fois: j'en veux toujours plus, c'est addictif et ça passe trop vite! Cependant c'est un format bien adapté pour les enfants. Je l'ai personnellement lu entre deux lectures pour les cours, pour faire une pause, et il faut bien avouer que c'est pratique d'avoir un format court pour changer de genre entre des lectures obligatoires!

Depuis le premier tome, j'aime énormément les personnages notamment Zoé qui est très attachante, gentille, parfois naïve mais si bienveillante avec les gens mais aussi avec la nature. Et j'aime beaucoup découvrir l'étendu de ses pouvoirs, qui sont de plus en plus impressionnants. Le développement et la prise de maturité de Gabriel et Zoé sont bien amenés et progressifs ce qui les rend plutôt réalistes. J'apprécie aussi beaucoup toute l'équipe qui entoure et protège nos deux héros principaux. Ils ont tous des personnalités très différentes ce qui apporte une diversité appréciée. 

On pourrait s'attendre à ce qu'un roman jeunesse ne nous transporte pas, ne nous fasse pas ressentir d'émotions, et pourtant... cette série et tout particulièrement ce livre-ci remplissent parfaitement cette caractéristique. J'ai souri, j'ai été énervée, j'ai eu peur pour les personnages, j'ai été émue et j'ai même versé une petite larme! Tout ça en moins de 300 pages! Alors, oui, bien sûr, c'est l'une de mes sagas jeunesses préférées donc je suis probablement un peu aveuglée par l'amour que je lui porte mais cette série en vaut tellement la peine.

C'est si facile à lire et divertissant que ça me semble être un bon roman (comme les trois premiers tomes) à lire à n'importe quel moment: qu'on ai juste envie d'un divertissement rapide ou d'un livre un peu doudou. 
C'est aussi une très bonne saga pour introduire le genre de la fantasy chez les enfants, avec un univers accessible, de nombreux rebondissements et de la magie. 

J'ai très hâte de lire la suite mais j'essaye de faire durer le plaisir car le tome 6 n'a pas encore été publié, donc je me retiens de me jeter sur le tome 5.
J'espère vous avoir convaincu de lire cette série malgré le fait qu'elle soit principalement écrite pour les enfants. Si vous avez gardez votre âme d'enfant, vous devriez apprécier!


Ma note :

18/20


Infos complémentaires :

Genre : Fantasy, Jeunesse
Editions : Flammarion (Jeunesse)
Date de parution : 2017
Nombre de pages : 272