samedi 29 février 2020

Tunnel of Bones | Victoria Schwab


Tome 2 de Cassidy Blake

Résumé : 

Trouble is haunting Cassidy Blake . . . even more than usual.

She (plus her ghost best friend, Jacob, of course) are in Paris, where Cass's parents are filming their TV show about the world's most haunted cities. Sure, it's fun eating croissants and seeing the Eiffel Tower, but there's true ghostly danger lurking beneath Paris, in the creepy underground Catacombs.

When Cass accidentally awakens a frighteningly strong spirit, she must rely on her still-growing skills as a ghosthunter -- and turn to friends both old and new to help her unravel a mystery. But time is running out, and the spirit is only growing stronger.

And if Cass fails, the force she's unleashed could haunt the city forever.

Voici une traduction personnelle du résumé ci-dessus :

Le mal hante Cassidy Blake … encore plus que d’habitude.

Elle, et son meilleur ami fantôme, Jacob, bien entendu, sont à Paris, où les parents de Cass filment leur show télévisé sur les villes les plus hantées du monde. Oui, c’est sympa de manger des croissants et de voir la Tour Eiffel, mais un vrai danger fantomatique rôde sous Paris, dans les effrayantes Catacombes.

Lorsque Cass réveille accidentellement un esprit effroyablement puissant, elle doit faire confiance à ses talents grandissants de chasseuse de fantômes et se tourner vers ses amis de longues dates ainsi que ses nouveaux amis pour l’aider pour lever le voile sur un mystère. Mais le temps presse et l’esprit de vient de plus en plus puissant.


Et si Cass échoue, la force qu’elle a libérée pourrait bien hanter la ville pour toujours.


Extrait : 

The train rattles as it moves beneath the city.
Shadows rush past the windows, little more than streaks of movement, dark on dark. I can feel the ebb and flow of the Veil, the drumbeat of ghosts on every side.
"Well, that's a pleasant thought," says my best friend, Jacob, shoving his hands into his pockets.
"Scaredy-cat," I whisper back, as if I'm not also creeped out by the presence of so many spirits.
Speaking of cats, Grim scowls up at me from the cat carrier in my lap, his green eyes promising revenge for his current imprisonment. Mom and Dad sit across from us with their luggage. There’s a map of the Metro above their heads, but it just looks like a tangle of colored lines: more like a maze than a guide. I went to New York City with my parents once, and we rode the subway every day, and I still couldn’t tell where we were going.
And that time, everything was in English.
Jacob leans against the wall beside me, and I look out the window again. I study my reflection in the glass—messy brown hair, brown eyes, round face, and the old-fashioned camera around my neck—but the space next to me, where Jacob should be, is empty.
I guess I should explain: Jacob is what he likes to call “corporeally challenged.” Basically, he’s a ghost. No one can see him, except for me. (And a girl we just met named Lara, but that’s only because she’s like me, or I’m like her, someone who’s crossed the line between the living and the dead, and made it back.) If it seems strange, the whole dead-best-friend thing, well, it is, but it’s not the strangest thing in my life by far.
My name is Cassidy Blake, and one year ago, I almost drowned. Jacob saved my life, and ever since, I’ve been able to cross into the Veil, a place filled with the spirits of the restless dead. It’s my job to send them on.
Jacob scowls at that. “Your job, according to Lara.”
I forgot to mention that Jacob can read my mind. Apparently that’s what happens when a ghost pulls a human back from the brink of death—things get kind of tangled up. And if being haunted by a psychic dead boy isn’t weird enough, the only reason we’re here on this train is that my parents are filming a reality TV show about the world’s most haunted cities.
See?
The fact that Jacob is a ghost is starting to seem normal.
“Paranormal,” he says with a crooked grin.
I roll my eyes as the train slows, and a voice on the intercom announces the station.
“Concorde.”
“That’s us,” says Mom, bouncing to her feet.
The train pulls to a stop and we get off, making our way through the crowds of people. I’m relieved when Dad takes Grim’s carrier—that cat is heavier than he looks—and we haul ourselves and our suitcases up the stairs.
When we reach the street, I stop, breathless not from the climb but from the sight in front of me. We’re standing at the edge of a massive square. A circle, really, surrounded by pale stone buildings that reflect the late-afternoon light. Gold trim shines on every surface, from the sidewalk rails to lampposts, fountains to balconies, and in the distance, the Eiffel Tower rises like a steel spear.
Mom spreads her arms, as if she can catch the whole city in one giant hug.
“Welcome to Paris.”

Voici une traduction personnelle de l'extrait ci-dessus :

Le train fait un bruit de ferrailles alors qu’il avance sous la ville.
Les ombres se pressent sur les fenêtres, un peu plus que des vagues de mouvements, noir sur noir. Je peux sentir le flux et reflux du Voile, le battement des fantômes de tous les côtés.
« Et bien, c’est une pensée agréable, » dit mon meilleur ami Jacob, fourrant ses mains dans ses poches.

« Trouillard »chuchote-je en retour, comme si je n’étais pas moi même effrayée par la présence de si nombreux esprits.
En parlant de présence, je sens mon chat Grim me fusiller du regard dans sa cage de transport posée sur mes genoux, ses yeux verts, promesse de vengeance pour son emprisonnement. Maman et Papa sont assis en face de moi avec leurs bagages. Il y a une carte du métro au-dessus de leurs têtes, mais ça ressemble juste à un enchevêtrement de lignes colorées : plus comme un labyrinthe qu’un guide. Je suis allée à New York avec mes parents une fois et on a pris le métro tous les jours et pourtant j’étais incapable de savoir où nous étions. 

Et cette fois-là, tout était en anglais.
Jacob s’appuie sur le mur à côté de moi et je regarde à nouveau par la fenêtre. J’étudie mon reflet dans la glace : des cheveux bruns en bataille, des yeux bruns, un visage rond et un vieil appareil photo argentique autour de mon cou. Mais l’espace à côté de moi, là où devrait être Jacob, est vide.

Je pense que je dois m’expliquer : Jacob est ce qu’il appelle « corporellement invalide. » En gros, c’est un fantôme. Personne ne peut le voir, sauf moi (et une fille qu’on a rencontré il y a peu du nom de Lara, mais c’est seulement parce qu’elle est comme moi, ou je suis comme elle… une personne qui peut franchir la frontière entre le monde des vivants et celui des morts, et revenir). Si ça vous paraît étrange ce truc de meilleure ami mort, et bien… ça l’est, mais ce n’est pas le truc le plus étrange dans ma vie, et de loin.
Mon nom est Cassidy Blake, et il y un an, je me suis quasiment noyée. Jacob m’a sauvée la vie, et depuis ce jour, je suis capable de traverser le Voile, un lieu rempli d’esprits et de morts tourmentés. C’est mon travail de les renvoyer.
Jacob se renfrogne à cette pensée. « Ton travail, d’après Laura. »
J’ai oublié de mentionner le fait que Jacob peut lire dans mon esprit. Apparemment c’est ce qui se passe lorsqu’un fantôme tire un humain des doigts de la mort, les choses s’embrouillent un peu. Et si être hanté par un garçon mort et médium n’est pas suffisamment bizarre, la seule raison pour laquelle nous sommes ici dans ce train c’est parce que mes parents filment une émission de télé-réalité sur les villes les plus hantées du monde.

Vous voyez ?
Le fait que Jacob est un fantôme commence à me sembler normal.
« Paranormal » dit-il avec un rictus tordu.
Je lève les yeux tandis que le train ralentit et une voix dans l’interphone annonce la station.
« Concorde. »
« C’est là qu’on descend, » dit Maman, en sautant sur ses pieds.

Le train s’arrêta et nous descendons, essayant de traverser la foule de gens. Je suis soulagée quand Papa prend la cage de Grim - ce chat est bien plus lourd que ce qu’il n’y paraît - et nous traînons nos valises et nos êtres en haut des escaliers.
Quand nous atteignons la rue, je m’arrête, le souffle coupé non par la montée des marches mais par la vue face à moi. Nous nous tenons au coin d’une énorme place. Un cercle, vraiment, entouré par des bâtiments en pierre pâle qui réfléchissent la lumière de fin d’après-midi. Des ornements en or brillent sur chacune des surfaces, des rampes de trottoirs aux réverbères, des fontaines aux balcons et au loin, la Tour Eiffel se lève comme une lance en acier.
Maman étend ses bras comme si elle pouvait attraper toute la ville dans un seul gros câlin.

« Bienvenue à Paris . »

Extrait du chapitre 1


Mon avis : 

Une vraie lecture doudou malgré le thème des fantômes et des lieux hantés ! 
Il est pour moi meilleur que le premier tome. 

J'étais déjà contente de retrouver ces personnages et cette atmosphère fantomatique et pesante propre au Voile. Mais j'ai d'autant plus apprécié ce tome-ci que les personnages évoluent grandement. Cass est un peu moins têtue que dans le premier et c'est donc plus agréable de la suivre dans ses aventures, ou devrais-je plutôt dire ses péripéties !

Sans spoiler, le "cas" de Jacob m'a vraiment pris aux tripes, je ne pouvais lâcher pas le livre car je voulais absolument savoir ce qu'il allait lui arriver, comment il allait évoluer...

J'aime beaucoup la dynamique entre Cass et Jacob et leur amitié est vraiment belle, on sent réellement la bienveillance qu'ils se portent l'un à l'autre.

C'est bien documenté, on découvre de nouvelles histoires de fantômes et on traverse des quartiers connus de Paris (même si on n'est pas de Paris !). Les Catacombes sont le lieu principal de ce second tome et c'est un lieu bien effrayant, qui donne la chair de poule, Victoria Schwab ne pouvait pas choisir un endroit plus adapté pour son histoire !

Dans ce tome-ci, l'histoire est encore plus prenante que dans le tome 1. J'ai eu l'impression que l'effet angoissant et le rythme était mieux traités que dans le premier et j'ai donc eu beaucoup de mal à lâcher ce livre. 

C'est bien entendu la lecture idéale pour la période d'Halloween et elle a beau faire légèrement frissonner, les personnages et leur amitiés est vraiment un aspect doudou dans lequel on veut s'envelopper. Bref, n'hésitez pas à vous tourner vers cette saga ! En plus l'anglais est vraiment très accessible ! Et si vraiment l'anglais c'est pas votre tasse de thé (héhé, l'anglais, le thé... tu l'as ?), sachez que le premier tome vient de paraître aux éditions Lumen.


Ma note :

16/20


Infos complémentaires :

Genre : Jeunesse, Fantastique
Editions : Scholastic
Date de parution : 2019
Nombre de pages : 304

Miséricorde | Jussi Adler-Olsen


Tome 1 des Enquêtes du Département V

Résumé : 

Pourquoi Merete Lyyngaard croupit-elle dans une cage depuis des années ? Pour quelle raison ses bourreaux s'acharnent-ils sur la jeune femme ? Cinq ans auparavant, la soudaine disparition de celle qui incarnait l'avenir politique du Danemark avait fait couler beaucoup d'encres. Mais, faute d'indices, la police avait classé l'affaire. Jusqu'à l'intervention des improbables Carl Morck et Hafez el Assad du Département V, un flic sur la touche et son assistant d'origine syrienne. Pour eux, pas de cold case ...


Extrait : 

Avec le bout de ses doigts, elle gratta jusqu’au sang les murs lisses, elle frappa de ses poings fermés le verre épais des vitres jusqu’à ce qu’elle ne sente plus ses mains. Dix fois au moins, elle avait retrouvé à tâtons la porte d’acier, inséré ses ongles dans la fente pour l’arracher, mais la porte avait un bord tranchant et restait inébranlable.
À la fin, les ongles usés jusqu’à la chair, elle retomba sur le sol glacé en respirant péniblement. Un instant, elle fixa l’obscurité profonde, les yeux écarquillés et le cœur battant à se rompre, alors, elle cria. Elle hurla jusqu’à que ses oreilles sonnent et que sa voix se casse.
Puis elle renversa la tête en arrière et sentit de nouveau l’air frais qui venait du plafond. Si elle pouvait prendre son élan, sauter jusque là-haut et se cramponner à n’importe quoi ? Peut-être qu’alors, il se passerait quelque chose.
Oui, peut-être qu’alors, ces démons, dehors, seraient obligés d’entrer ?
Si elle visait leurs yeux, de ses doigts tendus, elle pourrait les aveugler. Si elle était assez rapide et déterminée, peut-être qu’elle y parviendrait et qu’elle pourrait s’échapper.
Pendant un moment, elle suça ses doigts qui saignaient, puis elle prit appui sur le sol pour se soulever.
Elle fixa le plafond à l’aveuglette. Peut-être était-ce trop haut pour sauter. Il n’y avait peut-être rien à attraper. Mais elle devait essayer. Que pouvait-elle faire d’autre ?
Elle ôta sa veste en tirant dessus et la rangea soigneusement dans un coin pour ne pas l’abîmer en tombant. Puis elle s’élança et sauta, les bras aussi tendus que possible, sans réussir à toucher quoi que ce soit. Elle sauta encore deux fois, puis revint vers le mur du fond où elle s’adossa pour souffler un instant. Elle reprit son élan et, de toutes ses forces, elle bondit dans l’obscurité, en agitant les bras pour atteindre l’espoir. Quand elle retomba, son pied glissa sur le sol lisse et elle chuta sur le côté. Elle gémit quand son épaule toucha le béton et cria quand sa tête heurta le mur et qu’elle vit trente-six chandelles.
Longtemps, elle resta par terre, totalement immobile, elle n’avait qu’une envie : pleurer. Mais elle ne pleura pas. Si les gardiens de sa prison l’entendaient, il y aurait malentendu. Ils la croiraient prête à renoncer, or elle n’abandonnait pas. Au contraire.
Elle décida de se soigner. Pour eux, elle était la femme dans la cage, mais l’espace que cernaient les barreaux lui appartenait. Elle résolut de cultiver des pensées qui s’ouvriraient sur le monde afin de garder la folie à distance. Jamais ils ne réussiraient à lui faire lâcher prise. Ce fut là, alors qu’elle gisait sur le sol, l’épaule taraudée par la douleur, un œil tuméfié et fermé, qu’elle prit cette décision.
Un jour ou l’autre, elle sortirait de là.

Extrait du Prologue


Mon avis : 

Bon, bon, bon... j'avais entendu beaucoup de bien de ce roman donc je me suis dit "aller, c'est parti mon kiki" et j'ai donc commencé à lire ce livre... Et là, c'est le drame...

Premier problème, avant la fin du premier tiers du livre j'étais déjà quasi certaine de qui était le taré/méchant de l'histoire... Sur un livre de 500 pages... c'est un peu tôt... Alors oui c'est un thriller mais c'est aussi un policier et cet aspect-là du roman est trop rapidement révélé. Donc bon... je me suis un peu ennuyée... et j'ai trouvé qu'il y avait par conséquent beaucoup de longueurs... 

Second énorme problème selon moi, et j'ai vu très peu de gens en parlant (alors que, vraiment, je comprends pas comment on peut passer à côté de ça s'en s'offusquer !) c'est le sexisme ambiant qui règne dans ce roman. Les femmes ne sont décrites qu'en fonction de la taille de leurs seins et de leurs fesses et sont très clairement jugées, sans arrêt, sur leur "baisabilité"... Ça donne envie hein ? Alors vous pourriez me dire "oui, mais ça doit apporter quelque chose au roman, c'est pour le trait de caractère d'un personnage" et bah même pas ! Ça n'apporte absolument rien à l'histoire, rien du tout ! Si l'auteur voulait que ce soit le trait de caractère d'un personnage : 1) le trait n'est dans ce cas là pas assez forcé et 2) fallait pas le faire avec chacun des personnages masculins principaux ! Autant vous dire que ça m'a légèrement énervée. Ah et j'oubliais la douce mention de la femme sous la dénomination de "sexe faible"... Hahahaha. Nope. Et petit bonus : une remarque à la limite de l'homophobie, bah oui parce que c'était pas suffisant la misogynie ! Bref... vous comprenez pourquoi j'ai pas franchement aimé ?

A côté de ça, je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages principaux. L'auteur nous montre la vie personnelle de Carl Morck mais au final on en voit trop peu pour que ce soit réellement intéressant dans le déroulement de l'histoire... En fait, de manière générale, je trouve qu'il y beaucoup d'éléments qui sont introduits mais qui soit sont inutiles soit ne sont pas traités suffisamment profondément ou auxquels l'auteur n'apporte pas assez d'éclairage. 

J'aurais aimé qu'on s'attarde plus sur le personnage d'Hardy, c'est l'un des seuls personnages qui m'a intéressé alors qu'on le voit très peu mais j'ai eu l'impression qu'une vraie psychologie pouvait être développé avec ce personnage. Le reste des personnages ne m'a fait ni chaud, ni froid...

Les 70 dernières pages sont un peu longues mais sont aussi celles où il y a un peu d'action. Le reste de l'histoire se concentre sur l'enquête en tant que telle et donc sur la recherche d'éléments (ce qui ma foi était plutôt intéressant) mais il y a quand même pas mal de longueurs, on aurait pu avoir sans problème cent pages de moins !

Bref... C'est la première mauvaise lecture et déception de cette année 2020 et j'avoue ne pas du tout comprendre toute la hype autour de cette saga... Evidemment, je ne vous conseille vraiment pas ce roman. Je pense sincèrement ne pas lire la suite car beaucoup d'éléments m'ont dérangés et peu de choses m'ont réellement plu... 

Ma note :

11/20


Infos complémentaires :

Genre : Policier, Thriller
Editions : Le Livre de Poche (Thriller)
Traduction : Monique Christiansen
Date de parution : 2013 (1ère VO : 2007)
Nombre de pages : 526

Red Rising | Pierce Brown


Tome 1 de Red Rising

Résumé : 

« J’aurais pu vivre en paix. Mes ennemis m’ont jeté dans la guerre. »

Darrow n’est pas un héros. Tout ce qu’il souhaite, c’est vivre heureux avec l’amour de sa vie. Mais les Ors, les dirigeants de la Société, en ont décidé autrement. Ils lui ont tout enlevé : sa raison de vivre, ses certitudes, jusqu’à son reflet dans le miroir.
Darrow n’a plus d’autre choix que de devenir comme ceux qui l’écrasent. Pour mieux les détruire. Il va être accepté au légendaire Institut, y être formé avec l’élite des Ors, dans un terrain d’entraînement grandeur nature.
Sauf que même ce paradis est un champ de bataille. Un champ de bataille où règnent deux règles : tuer ou être tué, dominer ou être dominé.


Extrait : 

J’aurais voulu vivre en paix. Mes ennemis m’ont jeté dans la guerre.
Je regarde mille deux cents de leurs enfants, les meilleurs et les plus forts d’entre eux. Ils écoutent le discours d’un Or sans cœur qui se dresse, tel un aigle, entre des piliers de marbre. Ils écoutent le monstre qui a fait naître cette rage qui me dévore le cœur.
— Non, les hommes ne naissent pas égaux. Les faibles cherchent à vous tromper. Ils prétendent qu’ils devraient hériter de la Terre. Ils prétendent que le devoir des forts est de les défendre. Voilà le Noble Mensonge de la Démokratie. Voilà le cancer qui ronge l’humanité.
Ses yeux transpercent ses disciples, un par un.
— Nous sommes les Ors. Nous sommes le couronnement de plusieurs siècles d’évolution. Nous sommes nés pour dominer et diriger le troupeau des Couleurs inférieures. C’est votre héritage et votre responsabilité…
Il se tait quelques instants.
— Mais ce pouvoir a un prix. Il doit être mérité. Conquis. La puissance, la suprématie, les empires se gagnent par le sang. Vous n’êtes encore rien et ne méritez rien. Vous êtes des enfants, vierges de toute cicatrice. Vous ne connaissez pas la douleur. Vous ignorez les sacrifices qu’ont endurés vos ancêtres. Mais bientôt, vous saurez. Bientôt, nous vous enseignerons pourquoi les Ors doivent régner. Et je vous promets que parmi vous, seuls ceux qui se montreront dignes de ce pouvoir survivront.
Sauf que je ne suis pas un Or.
Je suis un Rouge.
Je fais partie de ceux qu’il juge faibles. De ceux qu’il juge stupides, soumis, inférieurs. Je n’ai pas grandi dans un palais. Je n’ai jamais chevauché à travers des prairies luxuriantes, jamais goûté de langues de colibri. Non. J’ai été forgé dans les entrailles de ce monde cruel. Trempé dans la haine. Affûté par l’amour.
Il a tort.
Parmi eux, pas un seul ne survivra.

Extrait du Prologue


Mon avis : 

Quand j'ai commencé ma lecture, en octobre 2019, si vous m'aviez demandé mon avis sur ce roman, je vous l'aurais fortement déconseillé. J'avais lu plus de 200 pages et je m'ennuyais au plus au point, je voyais arriver tous les rebondissements, donc aucun suspense et je trouvais l'écriture de l'auteur très désagréable. Bref c'était très, très mal parti... et bonus j'étais dans une période compliquée niveau lecture, rien ne me plaisait...
J'ai donc laissé passer quelques mois puis j'ai décidé de m'y remettre parce que bon j'avais déjà lu 200 pages quand même... Je m'y suis remis début janvier et... ça s'est bien mieux passé, étant donné que je l'ai 1) terminé et 2) que j'ai relativement passé un bon moment.

Je pense que ça s'est mieux passé parce que c'était le début d'une nouvelle partie où il y avait beaucoup de tactiques de guerre, de retournements de situations qui m'ont réellement surpris et on apprend enfin à découvrir les personnages qui entourent Darrow.

En parlant des personnages, Darrow, qui est le personnage principal n'est clairement pas le personnage le plus intéressant : au début du roman je l'ai clairement trouvé chiant et dans le reste du roman il m'a laissé plutôt indifférente. Par contre, les personnages secondaires, c'est un grand oui ! Dans les petits compagnons de Darrow, j'ai adoré le personnage de Sevro, petit maigrichon plein de ressources, j'ai aussi beaucoup aimé le personnage de Pax, qui est physiquement tout le contraire de Sevro, une sorte de géant qui défonce tout mais qui a un énorme coeur. En personnages féminins, bien évidemment j'ai beaucoup aimé Mustang, elle est forte, indépendante et très intelligente. J'aimerais bien en apprendre plus sur le personnage d'Antonia car elle m'a eu l'air d'être bien mystérieuse et... peste, on va pas se mentir. 

Je pense que la seconde moitié est bien plus intéressante que la première, malgré tout, pour l'instant, l'histoire reprend beaucoup de codes de la dystopie qui fonctionnaient début des années 2010, comme le système de castes ou une future rébellion. J'ai beaucoup aimé le côté stratégie militaire, prise de pouvoir, etc. et je pense que c'est ça qui me fera lire la suite. Je pense pas m'y tourné tout de suite, et je ne suis même pas sûre de lire la suite, mais je le garde à l'esprit. 

Je suis contente d'avoir poursuivi ma lecture malgré ce début difficile mais je trouve toutefois que plus de 200 pages avant de démarrer, c'est un peu abusé... donc si vous lâcher l'affaire, franchement je comprendrais largement parce que c'est ce que j'avais décidé de faire en octobre ! Si vous n'avez pas lu beaucoup de dystopies, vous serrez probablement plus séduits que je ne l'ai été.


Ma note :

15/20


Infos complémentaires :

Genre : Science-Fiction, Adolescent
Editions : Le Livre de Poche (Jeunesse)
Traduction : H. Lenoir
Date de parution : 2019 (1ère VO : 2014 / 1ère VF : 2015)
Nombre de pages : 608

With the Fire on High | Elizabeth Acevedo



Résumé : 

Ever since she got pregnant freshman year, Emoni Santiago's life has been about making the tough decisions--doing what has to be done for her daughter and her abuela. The one place she can let all that go is in the kitchen, where she adds a little something magical to everything she cooks, turning her food into straight-up goodness.

Even though she dreams of working as a chef after she graduates, Emoni knows that it's not worth her time to pursue the impossible. Yet despite the rules she thinks she has to play by, once Emoni starts cooking, her only choice is to let her talent break free.

Voici une traduction personnelle du résumé ci-dessus :

Depuis qu’elle est tombée enceinte en troisième, la vie d’Emoni Santiago n’est faite que de prises de décisions difficiles – faire le nécessaire pour sa fille et son abuela. Le seul endroit où elle peut oublier tout ça c’est dans la cuisine, où elle ajoute un petit quelque chose de magique à tout ce qu’elle cuisine, transformant ses plats en purs délices.

Même si elle rêve de travailler en tant que chef après l’obtention de son diplôme, Emoni sait que cela ne vaut pas la peine qu’elle perde son temps à courir après l’impossible. Mais, malgré les règles qu’elle croit devoir respecter, une fois qu’Emoni commence à cuisiner, sa seule option est de laisser son talent éclater au grand jour.

Extrait : 

Babygirl doesn’t even cry when I suck my teeth and undo her braid for the fourth time. If anything, I’m the one on the verge of tears, since at this rate we’re both going to be late.
“Babygirl, I’m sorry. I know it hurts. Mommy just doesn’t want you looking a hot mess.”
She seems unfazed by my apology, probably because thing (1) I’m not braiding tight enough to actually hurt her (which is why her hair is all loosey-lopsided!), and thing (2) Babygirl is watching Moana. And she loves Moana. So long as I let her watch Moana she’ll let me play with her hair till kingdom come. Thank goodness Angelica lets me use her Netflix account. I lean a little closer to the edge of the sofa so I can snatch up the baby hairs at the front of her head. This is the hardest part, and I have to start the braid tight and small to get it right.
“Emoni, vete. It’s time for you to head out. I’ll fix her hair.”
I don’t even look over at ’Buela standing by the staircase that leads to the two bedrooms upstairs. “I got it, ’Buela. I’m almost done.”
“You’re going to be late for school.”
“I know, but . . .” I trail off and it turns out I don’t have to say it, because in her way ’Buela always understands.
She walks over and picks up the comb from where I set it on the couch. “You wish you could be the one taking her.”
I nod and bite my bottom lip. I worked so hard to get Babygirl into a good daycare, and despite a long wait list I kept calling and stopping by Mamá Clara’s, the woman who runs the childcare, until she snuck us into an opening. Now that Babygirl is actually going I’m freaking out. In her entire two years on earth, Babygirl has never not been with family. I braid to the very tip of her hair. The design is simple, some straight backs with a pink hair tie at the end that matches Babygirl’s outfit: little white collared shirt and pink pullover. She looks adorable. I wasn’t able to buy her more than three new outfits for daycare, but I’m glad I splurged on this one.
I pull Babygirl’s chair around so we are face-to-face, but I catch her trying to sneak a peek at Moana from the corner of her eye. Even though my chest is tight, I giggle. Babygirl might still be young, but she’s also learning to be real slick.
“Babygirl, Mommy needs to go to school. You make sure you’re nice to the other kids and that you pay attention to Mamá Clara so you learn a lot, okay?” Babygirl nods as if I just gave her the most serious Jada Pinkett Smith success speech. I hug her to my stomach, making sure not to nuzzle her too tight and fuzz up the braids I spent an hour doing. With a final kiss on her forehead, I take a deep breath and grab my book bag off the sofa, making sure to wipe down the plastic cover so ’Buela doesn’t get annoyed with me.
“’Buela, don’t forget her snacks. Mamá Clara said we need to supply them every day. Oh, and her juice! You know she gets fussy.” As I walk past ’Buela, I lean in real hush-hush. “And I also packed a little bottle of water. I know she doesn’t like it as much, but I don’t want her only drinking sugary stuff, you know?”
’Buela looks like she’s trying to swallow a smile as she puts a soft hand on my back and guides me toward the front door.


Voici une traduction personnelle de l'extrait ci-dessus :

Poupette ne pleure même pas alors que je m’énerve et défais sa trace pour la quatrième fois. Au contraire, c’est moi qui suis au bord des larmes parce que ce rythme-là, on va toutes les deux être en retard.

« Poupette, je suis désolée. Je sais que ça fait mal. Maman ne veut juste pas que tu ressemble à n’importe quoi. »
Elle semble se ficher royalement de mes excuses, probablement parce que 1) je ne serre pas les tresses suffisamment fort pour lui faire vraiment mal (la raison pour laquelle ses tresses sont de traviole et trop lâches), et 2) Poupette regarde Vaiana. Tant que je la laisse regarder Vaiana, elle me laissera jouer avec ses cheveux jusqu’à la saint-Glinglin. Dieu merci, Angelica me laisse utiliser son compte Netflix. Je m’approche un peu plus du bord du canapé pour saisir les petits cheveux sur le devant de sa tête. C’est la partie la plus difficile et je dois commencer la tresse en serrant bien avec de petites mèches pour qu’elle soit réussie. 
« Emoni, vete. C’est l’heure que tu y ailles. Je vais m’occuper de ses cheveux. »
Je ne regarde même pas en direction de Buela qui se tient à coté des escaliers qui mènent aux deux chambres. 
« C’est bon Buela. J’ai presque fini. »
« Tu vas être en retard pour l’école. »
« Je sais mais... » Ma phrase reste en suspens et il s’avère que je n’ai pas besoin de la finir car, à sa manière, Buela comprend toujours.

Elle s’avance jusqu’à moi et récupère le peigne sur le canapé, où je l’ai laissé. « Tu aimerais être celle qui l’accompagne. »
J’acquiesce et me mord la lèvre. J’ai travaillé si dur pour que Poupette aille dans une bonne crèche et malgré une longue liste d’attente, je n’ai pas cessé d’appeler et de passer à Mamá Clara, la femme qui gère la crèche, jsuqu’à ce qu’elle nous fasse entrer par une brèche. Maintenant que Poupette va vraiment y aller, je pète un câble. Sur ses deux années de vie sur terre, Poupette n’a jamais été sans un membre de la famille. Je tresse ses cheveux jusqu’aux pointes. Le look est simple, quelques tresses africaines avec un élastique rose au bout qui va avec sa tenue : une petite chemise au col blanc et un pullover rose. Elle est adorable. Je n’ai pas pu lui acheter plus de trois nouvelles tenues pour la crèche mais je suis contente d’avoir fait chauffer la carte bleue pour celle-ci.
Je tire la chaise de Poupette pour que l’on soit face à face, mais je surprend à essayer de regarder Vaiana du coin de l’oeil. Même si j’ai le coeur serré, je glousse. Poupette est peut-être encore jeune mais elle devient très habile.
« Poupette, maman doit aller à l’école. Assure-toi d’être gentille avec les autres enfants et d’écouter Mama Clara pour apprendre plein de choses, d’accord ? » Poupette acquiesce comme si je venais de lui donner le discours de Jada Pinkett Smith le plus sérieux pour la réussite. Je lui fait un câlin, en faisant attention à ne pas trop la serrer trop fort et ne pas faire frisotter ses tresses que j’ai mis une heure à faire. Je l’embrasse une dernière fois sur le front, prend une grande inspiration et attrape mon sac de cours sur le canapé, en veillant à essuyer la protection en plastique pour que Buela ne s’énerve pas contre moi.
« Buela, n’oublie pas son goûter ». Mama Clara a dit que nous devions lui en fournir un tous les jours. Oh, et son jus de fruit ! Sinon, elle devient gronchon. »
Lorsque je passe devant Buela, je m’approche et lui dit en secret « J’ai aussi préparé une petite bouteille d’eau. Je sais qu’elle n’aime pas autant ça que les jus de fruits mais je ne veux pas qu’elle boive seulement des trucs sucrés, tu vois ? »

Buela a l’air d’essayer de ravaler un sourire alors qu’elle pose une main douce sur mon dos et me pousse gentiment vers la porte d’entrée.

Extrait de Day One/Jour 1


Mon avis : 

J'ai été réellement surprise d'autant aimer ce roman. Ce n'est vraiment pas le genre de chose que j'ai pour habitude de lire mais pourtant j'ai vraiment été happée par l'histoire !

La thématique de la nourriture et de la cuisine est principalement ce qui m'a attirée en premier lieu et on va pas se mentir, ça donne un peu envie de goûter plein de trucs... Et puis cette couverture ! Clairement elle a arqué des points dans mon coeur !

J'ai vraiment trouvé l'histoire très touchante, un combat pour faire ce qu'on aime, malgré le regard des autres, malgré les problèmes, tout ça en étant une mère adolescente. C'est plutôt riche en émotions mais ce qui m'a le plus frappé je pense que c'est la bienveillance ou l'espoir de la bienveillance chez les autres. Ce n'est pas une histoire bisounours malgré ce que j'en dépeins, c'est une histoire d'empouvoirement, une histoire de volonté, d'envies, de rêves, une histoire d'adolescente qui devient adulte et qui trouve sa voie.

J'ai adoré les personnages, je les ai trouvés très réalistes dans leurs manières d'interagir et de réagir et je me suis beaucoup attachée à eux. Emoni est vraiment un personnage principal fort qui montre qu'on peut réussir, qu'il faut se battre pour arriver à faire ce que l'on veut. J'ai adoré le personnage de la grand-mère d'Emoni, 'Buela, elle est absolument adorable et elle a failli me faire verser ma larmichette, elle est extrêmement aimante, un vrai bonbon, mais pour autant elle ne surprotège pas Emoni, elle lui offre les clés pour se battre. Malachi est clairement le personnage qu'on veut dans notre vie, Angelica aussi d'ailleurs.. Ce sont deux amis sur qui Emoni peut compter, auprès desquels elle trouvera du soutien, de la motivation et du respect. Bref vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé les personnages !

J'ai vraiment aimé l'histoire et sa justesse de manière générale et je pense me pencher vers un autre livre de l'autrice, Poet X, qu'une amie m'a fortement conseillée ! Si vous voulez passé un bon moment, cosy, doux, qui met du baume au cœur, c'est la lecture qu'il vous faut !


Ma note :

18/20


Infos complémentaires :

Genre : Contemporain
Editions : HarperTeen
Date de parution : 2019
Nombre de pages : 400

jeudi 6 février 2020

Bilan Novembre 2019

Je suis très en retard sur mes bilans mais on va faire comme si de rien n'était et que je le poste dans les temps... J'ai eu un plutôt très bon mois de lectures pendant lequel j'ai lu trois romans et un manga.

Le premier livre que j'ai fini ce mois-ci c'est Girl de Edna O'Brien. C'était une lecture très poignante qui m'a vraiment fait sortir de ma zone de confort. C'était dur à lire mais aussi émouvant et j'ai, en plus, eu l'impression d'en apprendre plus sur la situation des jeunes filles enlevées par Boko Haram. J'ai aimé que malgré le fait qu'on y parle de viol, l'autrice apporte une forme de douceur à travers l'amour que porte Maryam à sa fille. La vraie force de ce roman selon moi, c'est les émotions qu'il fait passer.
Ma note : 17/20



Puis j'ai terminé Dear Martin de Nic Stone qui était dans ma PAL depuis très très longtemps ! Là encore une lecture assez poignante et révoltante. rien que pour le sujet qu'il traite ce livre est important. Mais ce qui est encore mieux, c'est 1) qu'il m'a paru bien traiter le sujet de la police et des jeunes noirs aux Etats-Unis et 2) que c'était bien écrit. On a une diversité de personnages très intéressante : du petit con blanc privilégié à la jeune fille très engagée en passant par le vrai "thug". Bref, une lecture riche et importante.
Ma note : 16/20



Dernier roman du mois : The Silence of the Girls de Pat Barker. Et une fois n'est pas coutume, c'était très poignant ! Là aussi, on fait face à des scènes assez dures, cependant le point de vue adopté est vraiment très intéressant. C'est un très belle réécriture de la guerre de Troie. En plu, on ne tombe pas dans le cliché nian-nian et inutile de la prisonnière qui tombe amoureuse de son bourreau (merci mais non merci). Le point de vue choisi apporte vraiment beaucoup à l'histoire et donne vraiment un renouveau à celle-ci.
Ma note : 16/20




J'ai terminé le mois en beauté avec le manga Kiriko de Shingo Honda. C'est un bon manga d'horreur qui m'aura bien fait frissonner. On a le droit à des trucs bien gores mais j'ai vraiment aimé l'histoire en tant que telle que j'ai trouvé plutôt novatrice : la fin m'a réellement surprise alors que le schéma de base est assez courant. Très bon one-shot, efficace pour passer une petite soirée sous les hospices du frisson et du peu ragoûtant. 
Ma note : 16/20



Et voilà, un mois placé sous le signe des émotions fortes ! Je suis sortie de ma zone de confort pour la plupart des titres de ce mois-ci et on va pas se mentir : petite fierté ! Je compte, enfin j'espère, continuer à diversifier mes lectures, on verra si j'y arrive 😜

dimanche 2 février 2020

Norse Mythology | Neil Gaiman


Résumé : 

Neil Gaiman, long inspired by ancient mythology in creating the fantastical realms of his fiction, presents a bravura rendition of the Norse gods and their world from their origin though their upheaval in Ragnarok.

In Norse Mythology, Gaiman stays true to the myths in envisioning the major Norse pantheon: Odin, the highest of the high, wise, daring, and cunning; Thor, Odin’s son, incredibly strong yet not the wisest of gods; and Loki—son of a giant—blood brother to Odin and a trickster and unsurpassable manipulator.

Gaiman fashions these primeval stories into a novelistic arc that begins with the genesis of the legendary nine worlds and delves into the exploits of deities, dwarfs, and giants. Through Gaiman’s deft and witty prose, these gods emerge with their fiercely competitive natures, their susceptibility to being duped and to duping others, and their tendency to let passion ignite their actions, making these long-ago myths breathe pungent life again.

Voici une traduction personnelle du résumé ci-dessus :

Neil Gaiman, longtemps inspiré par la mythologie pour la création des univers fantastiques de ses fictions, présente une magnifique interprétation des dieux nordiques et de leur monde, de leurs origines jusqu’à leur soulèvement à Ragnarok.
Dans La mythologie Viking, Gaiman reste fidèle aux mythes en peignant le grand panthéon nordique : Odin, le plus puissant de tous, sage, audacieux et futé ; Thor, le fils d’Odin, incroyablement fort mais loin d’être le plus malin des dieux ; et Loki, fils d’un géant, frère de sang d’Odin ainsi qu’un arnaqueur et un manipulateur inégalable.
Gaiman transforme ces histoires primitives en un arc narratif qui commence par la genèse des neufs mondes légendaires et plonge ensuite dans les prouesses des divinités, des nains et des géants. Sous la prose habile et drôle de Gaiman, ces dieux émergent avec leur nature férocement compétitive, leur vulnérabilité à être dupés et à duper les autres et leur propension à laisser leur passion guider leurs actions, faisant ainsi revivre ces mythes d’autrefois. 


Extrait : 

I
Before the beginning there was nothing—no earth, no heavens, no stars, no sky: only the mist world, formless and shapeless, and the fire world, always burning.
To the north was Niflheim, the dark world. Here eleven poisonous rivers cut through the mist, each springing from the same well at the center of it all, the roaring maelstrom called Hvergelmir. Niflheim was colder than cold, and the murky mist that cloaked everything hung heavily. The skies were hidden by mist and the ground was clouded by the chilly fog.
To the south was Muspell. Muspell was fire. Everything there glowed and burned. Muspell was light where Niflheim was gray, molten lava where the mist world was frozen. The land was aflame with the roaring heat of a blacksmith’s fire; there was no solid earth, no sky. Nothing but sparks and spurting heat, molten rocks and burning embers.
In Muspell, at the edge of the flame, where the mist burns into light, where the land ends, stood Surtr, who existed before the gods. He stands there now. He holds a flaming sword, and the bubbling lava and the freezing mist are as one to him.
It is said that at Ragnarok, which is the end of the world, and only then, Surtr will leave his station. He will go forth from Muspell with his flaming sword and burn the world with fire, and one by one the gods will fall before him.

II
Between Muspell and Niflheim was a void, an empty place of nothingness, without form. The rivers of the mist world flowed into the void, which was called Ginnungagap, the “yawning gap.” Over time beyond measure, these poisoned rivers, in the region between fire and mist, slowly solidified into huge glaciers. The ice in the north of the void was covered in frozen fog and pellets of hail, but to the south, where the glaciers reached the land of fire, the embers and the sparks from Muspell met the ice, and warm winds from the flame lands made the air above the ice as gentle and as comfortable as a spring day.
Where the ice and the fire met the ice melted, and in the melting waters life appeared: the likeness of a person bigger than worlds, huger than any giant there will be or has ever been. This was neither male, nor was it female, but was both at the same time.
This creature was the ancestor of all the giants, and it called itself Ymir.
Ymir was not the only living thing to be formed by the melting of the ice: there was also a hornless cow, more enormous than the mind could hold. She licked the salty blocks of ice for food and for drink, and the milk that ran from her four udders flowed like rivers. It was this milk that nourished Ymir.
The giant drank the milk, and grew.
Ymir called the cow Audhumla.
The cow’s pink tongue licked people from the blocks of ice: the first day only a man’s hair, the second his head, and the third day the shape of a whole man was revealed.
This was Buri, the ancestor of the gods.
Ymir slept, and while it slept, it gave birth: a male and a female giant were born from beneath Ymir’s left arm, a six-headed giant born from its legs. From these, Ymir’s children, all giants are descended.
Buri took a wife from among these giants, and they had a son, whom they called Bor. Bor married Bestla, daughter of a giant, and together they had three sons: Odin, Vili, and Ve.
Odin and Vili and Ve, the three sons of Bor, grew into manhood. They saw as they grew, far off, the flames of Muspell and the darkness of Niflheim, but they knew that each place would be death to them. The brothers were trapped forever in Ginnungagap, the vast gap between the fire and the mist. They might as well have been nowhere. 

Voici une traduction personnelle de l'extrait ci-dessus :

I
Avant le commencement, il n’y avait rien – pas de sol, pas de cieux, pas d’étoiles, pas de ciel : seulement le monde des brumes, informe et le monde du feu, brûlant sans arrêt.
Au nord, on trouvait Niflheim, le monde des ténèbres. Là, onze rivières empoisonnées traversent la brume, tous jaillissant du même puits au centre de tout, le vif malstrom appelé Hvergelmir. Niflheim était plus froid que le froid et l’obscure brume qui masquait tout planait lourdement partout. Les cieux étaient cachés par la brume et le sol était obscurci par le brouillard froid.
Au sud, il y avait Muspell. Muspell était le feu. Ici, tout rougeoyait et brûlait. Muspell était lumineux là où Niflheim était gris, de la lave en fusion là où le monde des brumes était gelé. La terre était en feu avec la vive chaleur d’un feu de forgeron ; il n’y avait pas de sol solide ni de ciel. Rien d’autres que des étincelles et un feu jaillissant, des pierres en fusion et des charbons ardents.
A Muspell, à la limite des flammes, là où la brume brûlait en une lumière, là où la terre finit se tenait Surtr qui existait avant les dieux. Il se tenait là à présent. Il tenait une épée de feu et la lave bouillonnante et la brume glaçante ne faisait qu’un à ses yeux. 

On dit qu’à Ragnarok, qui est le bout du monde, et seulement là, Surtr quittera son poste. Il partira de Muspell avec son épée de feu et brûlera le monde avec son feu, et un à un tous les dieux tomberont devant lui.

II
Entre Muspell et Niflheim se trouvait un vide, un endroit vide du néant, sans forme. Les rivières du monde des brumes coulaient dan le néant, qui s’appelait Ginnungagap, le « trou béant ». Au-delà d’un certain temps, ces rivières empoisonnées, dans la région entre le feu et la brume, se solidifient lentement en d’immenses glaciers. La glace au nord du vide était couverte d’un brouillard glacé et de grêlons, mais au sud, là où les glaciers atteignaient la terre de feu, les braises et les étincelles de Muspells entraient en contact avec la glace et des vents chauds des terres enflammées rendaient l’air au-dessus de la glace aussi douce et accueillante qu’un jour de printemps.
Là où la glace et le feu se rencontraient, la glace fondait et dans les eaux de fonte la vie apparut : un portrait d’une personne plus large que les mots, plus grande que n’importe quel géant qui existera ou avait existé, se dessina. Ce n’était ni un homme ni une femme, mais les deux à la fois. Cette créature était l’ancêtre de tous les géants et il se faisait appeler Ymir.
Ymir n’était pas le seul être vivant à être formé par la fonte des glaces, il y avait aussi une vache sans corne, plus grosse que ce l’esprit peut imaginer. Elle léchait les blocs salés de glaces pour se nourrir et boire et le lait qui affluait de ses quatre mamelles coulait comme des rivières. C’était ce lait qui nourrit Ymir.
Le géant but le lait et grandit.

Ymir appela la vache Audhumla.
La langue rose de la vache léchait les gens des blocs de glace : le premier jour on ne voyait que les cheveux d’un homme, le second sa tête et le troisième jour la forme d’un homme se dessina.
C’était Buri, l’ancêtre des dieux.

Ymir dormit et pendant qu’il dormait, il donna naissance : un homme et une femme géants naquirent du dessous du bras gauche d’Ymir, un géant à six têtes de ses jambes. De ces géants, les enfants d’Ymir, tous les géants descendirent.
Buri prit pour épouse l’une de ses géantes et ils eurent un fils, qu’ils  nommèrent Bor. Bor épousa Bestla, fille d’un géant, et ensemble ils eurent trois fils : Odin, Vili et Ve.

Odin, Vili et Ve, les trois fils de Bor devinrent des hommes. Ils voyaient en grandissant, au loin, les flammes de Muspell et les ténèbres de Niflheim mais ils savaient que les deux endroits étaient synonymes de morts pour eux. Les frères étaient à jamais prisonniers de Ginnungagap, le vaste vide entre le feu et la brume. Ils auraient aussi bien pu être dans un trou paumé.

Extrait de Before the beginning, and after / Avant le commencement et après


Mon avis : 

Premier livre de cet incontournable auteur que je lis ! Et ma foi, pas mal du tout ! Alors bien entendu, on n'a pas tout à fait accès au génie de l'auteur, du moins à sa créativité autour de l'histoire car on a ici une réécriture des contes nordiques et non pas quelque chose sortie de l'imagination de Neil Gaiman.

J'ai été charmée par la plume de l'auteur que j'ai trouvé très belle avec une certaine douceur inhérente. Cela contraste assez fortement avec la brutalité des dieux mais au final cela donne naissance à un mélange très agréable à la lecture. 

Je suis ravie d'avoir découvert de nombreux mythes nordiques car j'avais très peu de connaissance sur cette mythologie. C'est une mythologie très riche est c'est extrêmement triste que seuls quelques fragments nous soient parvenus.

J'ai décidé de le lire d'une traite et malheureusement passé les deux tiers, j'ai commencé à ressentir une certaine lassitude dans le format... C'est toujours un peu le risque avec les recueils de contes... Il est peut-être au final plus agréable de lire quelques contes de temps en temps, entrecoupés d'autres lectures avec une trame narrative plus linéaire. 

Malgré tout, cela reste une bonne lecture et si vous êtes un débutant en mythes nordiques, ce livre-ci est une très bonne porte d'entrée sur ce riche univers ! En soi, rien que pour la jolie plume de Gaiman, cela en vaut la peine !


Ma note :

15/20


Infos complémentaires :

Genre : Mythologie, Contes
Editions : Norton
Date de parution : 2017
Nombre de pages : 293

Une version française existe aux éditions Au diable Vauvert et aux éditions Pocket (Fantasy) sous le titre La mythologie viking, traduit par Patrick Marcel.

La couleur du mensonge | Erin Beaty


Tome 1 de La couleur du mensonge


Résumé : 

Sage Fowler, seize ans, est une bâtarde recueillie par un oncle riche et respecté. Sa seule chance de s’en sortir ? Épouser un beau parti. Elle se présente donc chez une entremetteuse – l’une de ces femmes chargées d’évaluer le potentiel des candidats au mariage, et dont les décisions font et défont les fortunes d’une famille, voire d’un pays tout entier. Mais avec sa légendaire indiscipline et sa langue trop acérée, la jeune fille échoue lamentablement. Amusée par son cynisme et son sens aigu de l’observation, la marieuse lui propose toutefois de devenir apprentie.

Sage s’embarque donc dans un périple vers la capitale pour assister au Concordium – là où, tous les cinq ans, se décident les unions les plus importantes – avec un groupe de jeunes filles triées sur le volet. Cette précieuse cargaison est escortée par un bataillon de soldats d’élite qui ne tarde pas à réaliser qu’ils sont tous sur le point de se jeter dans la gueule du loup : le pays voisin prépare une invasion et chaque étape du voyage pourrait bien être la dernière. Spécialiste des missions de reconnaissance, l’un des membres de la troupe sollicite alors l’aide de Sage. Mais plus elle avance dans ses recherches plus elle découvre, horrifiée, que tout le monde joue double jeu… à commencer par son recruteur lui-même ! Et, doucement, le piège se referme sur elle…


Extrait : 

Son oncle était rentré depuis plus d’une heure, mais il ne l’avait toujours pas fait appeler.
Assise à sa table, dans la pièce qui servait d’étude aux enfants de la maison, Sage faisait de son mieux pour garder son calme. Son cousin Jonathan, lui, ne tenait pas en place – l’ennui, sans doute, ou bien la difficulté qu’il devait éprouvait à tolérer une fille à peine plus âgée que lui comme professeur. Si Sage ne lui en tenait pas particulièrement rigueur, elle n’avait pas l’intention de lui laisser la moindre occasion de se moquer d’elle, en revanche. Il était pour le moment penché sur une carte de Demora qu’il s’employait à légender. Le garçon ne s’appliquait vraiment que quand on lui confiait la même tâche qu’à ses frères et sœurs : alors, ses devoirs se transformaient en une véritable compétition. Sage l’avait très vite compris et ne manquait jamais d’en tirer parti.
Elle coula un regard vers la fenêtre, les poings serrés pour s’éviter de pianoter sur la table. Dans la cour, serviteurs et ouvriers s’activaient, occupés qui à battre un tapis, qui à remplir les greniers à foin en prévision de l’hiver. Leur ballet confus, combiné au grincement des roues des chariots de blé qui défilaient sur la route voisine, avait d’ordinaire le don de l’apaiser – mais pas ce jour-là. Sire Broadmoor était parti le matin même à Guircourt, sans rien dire à personne, pour revenir en début d’après-midi. Elle l’avait vu lancer les rênes de sa monture au premier valet d’écurie venu, le nez levé vers la fenêtre de l’étude, un sourire suffisant sur les lèvres.
Il n’en avait pas fallu plus pour que Sage comprenne la vérité : la raison de la petite expédition de son oncle, c’était elle… Il n’avait pas dû passer plus d’une heure en ville, ce qui était somme toute assez flatteur : on avait donc accepté sans difficulté de la prendre à l’essai ! Mais qui ? L’herboriste ? Le fabricant de chandelles ? Le tisserand, peut-être ? Peu importait, à vrai dire : la jeune fille était même prête à passer le balai chez le forgeron s’il le fallait… D’autant qu’elle pourrait garder son salaire pour elle-même ! La plupart des apprentis reversaient leur paie à l’orphelinat où ils avaient grandi, ou bien à leur famille, mais les Broadmoor n’avaient nul besoin de son argent – et puis Sage payait largement gîte et couvert en servant de professeur à leurs quatre enfants.
La préceptrice observait justement Aster, elle aussi assise à la grande table de chêne, concentrée sur sa propre carte. Les yeux plissés, elle brandissait dans sa petite main une craie de couleur – jaune pour Crescera, le grenier à blé du royaume de Demora, la province où Sage avait passé toute sa vie sans jamais s’aventurer à plus d’une quinzaine de lieues à la ronde. Regardant l’enfant échanger l’ocre contre le vert, la jeune fille commença à évaluer la somme qu’il lui faudrait économiser avant de pouvoir quitter le manoir… et pour aller où, d’ailleurs ?
Sage détailla la grande carte accrochée au mur, un petit sourire aux lèvres. Des montagnes qui frôlaient les nuages, des océans sans fin, des villes bourdonnantes comme des ruches… Elle irait n’importe où : tout plutôt que de rester dans cette maudite demeure ! Elle brûlait au moins autant de partir que son oncle, William, de la voir s’en aller. Mais alors… pourquoi ne l’avait-il toujours pas convoquée pour lui apprendre la nouvelle ?

Extrait du chapitre 1


Mon avis : 

Pfiooouu ! J'avais déjà essayé de lire ce livre à sa sortie mais je n'étais pas dans le bon mood pour le lire et je l'avais donc très vite abandonné... Et... je l'avais un peu oublié. En cherchant quoi lire sur ma liseuse, je suis tombée dessus et je me suis "Allez, retente !"  Oh que j'ai bien fait ! J'ai dé-vo-ré ce livre ! En trois jours c'était plié ! Qu'est-ce que ça fait du bien de bouffer une petite brique aussi rapidement ! 

J'ai été conquise par les multiples intrigues qui se jouent dans cette histoire et j'ai adoré suivre tous ces personnages et leurs petites magouilles. Comme certains personnages, on se fait avoir par tous ces espions qui règnent dans cette histoire. J'ai trouvé que l'intrigue était bien ficelée et que le rythme du déroulement de l'histoire tenait bien la route.

J'ai adoré les personnages. Sage est un personnage principale fort, pleine de ressources avec des idées à foison et une curiosité dans tous les domaines. C'est agréable d'avoir un personnage féminin principal aussi débrouillard. On pourrait dire qu'elle est quand même un peu trop parfaite, mais on s'y attache sans problème. J'ai adoré découvrir les diverses personnalités des soldats et des jeunes filles emmenées par la marieuse.

Vous l'aurez compris avec la rapidité avec laquelle j'ai lu ce roman, il se lit très, très bien ! L'écriture est fluide et le rythme de l'histoire monte crescendo. On est complètement porté par l'histoire !

J'ai compris pourquoi il a fait autant de bruits à sa sortie et franchement, c'est mérité ! J'ai bien hâte de lire la suite et de découvrir quels personnages seront encore présents autour de Sage ! En bref, une lecture addictive qui m'a fait un bien fou dans une période où j'avais du mal à me plonger à 100% dans la lecture !


Ma note :

17/20


Infos complémentaires :

Genre : Fantasy, Young-Adult/Adolescent
Editions : Lumen
Traduction : Jean-Baptiste Bernet
Date de parution : 2018
Nombre de pages : 506